Conséquence possible de la vague de froid du mois d’avril, le risque de « gel de pollen » ou de « gel méiose »est souvent évoqué. Ce problème survient lorsque les faibles températures coïncident avec le stade de la méiose des céréales.
Sur blé, ce stade est atteint après la sortie de la dernière feuille, peu avant le gonflement, lorsque le sommet du jeune épi touche la ligule de l’avant-dernière feuille. Sur orge, ce stade est atteint lorsque le sommet des barbes devient visible. C’est environ dix jours avant l’épiaison. Ce stade très bref, qui dure entre 24 et 72 heures, correspond à la fabrication du pollen, un moment crucial puisqu’il va déterminer le nombre de grains par épi. À ce stade, la plante a besoin de ressources instantanées importantes. « Tous les facteurs externes pouvant limiter une activité photosynthétique intense (froid, faible rayonnement, stress hydrique, etc.), vont compromettre de manière plus ou moins importante la méiose, et donc la formation du pollen », explique Arvalis. Les températures inférieures à 4 °C sont un seuil d’alerte. Cependant, c’est le faible rayonnement qui est le premier responsable des problèmes de méiose. Ainsi, lorsque la phase de froid a coïncidé avec un rayonnement élevé, le risque de gel de méiose est plus limité.
Le stress hydrique, quant à lui, a tendance à augmenter les effets du froid.
Le gel de méiose n’est donc pas une fatalité, mais dépend de tous ces facteurs. L’institut Arvalis rappelle d’ailleurs qu’en 2016, les températures étaient descendues presque partout en dessous de 4 °C, voire en dessous de 0 °C fin avril, avec peu ou pas d’effet.
Les dégâts éventuels ne seront observables qu’après la formation des grains. Lors du remplissage, l’épi pourra présenter des manques de grains. À la maturité, les épis les plus touchés resteront droit et les tiges et feuilles resteront vertes.