Cette première partie de campagne est caractérisée par une forte concentration de l’offre sur le marché mondial et par une demande dynamique de la part des importateurs traditionnels (Égypte ou Algérie), mais aussi d’importateurs plus occasionnels comme le Pakistan.

L’arrivée de la Chine sur le marché contribue à doper les cours. Alors que ses importations de blé étaient habituellement symboliques (3 et 5 Mt au cours des deux dernières campagnes), elle en importerait désormais au moins 8 Mt. C’est l’un des rares pays à enregistrer une croissance largement positive cette année, ce qui a pour effet d’augmenter le pouvoir d’achat de sa population et donc son niveau et son mode de consommation. Elle a, par ailleurs, d’importants besoins de céréales pour sa filière avicole, mais aussi pour reconstituer son cheptel de porcs, très affecté par la peste porcine africaine.

Avec un potentiel exportable supérieur à 39 Mt, la Russie profite de la faible récolte européenne et approvisionne les principaux importateurs, comme l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Si l’Australie reste le principal fournisseur de l’Asie, elle ne bénéficie pas de la demande chinoise en raison de tensions commerciales entre les deux pays. C’est donc vers l’origine UE, notamment française, que la Chine se tourne.

Les cours du blé ont ainsi progressé de plus de 30 €/t au cours des cinq premiers mois de la campagne. Malgré la hausse de l’euro face au dollar, le blé français affiche une bonne compétitivité sur le marché, et devient compétitif en alimentation animale par rapport au maïs, dont le bilan mondial s’avère tendu.