Depuis 2009, Arvalis-Institut du végétal met en place, à travers la France, des essais de blés cultivés avec des couverts de légumineuses, trèfle blanc ou luzerne principalement. Ceux-ci sont implantés soit quelques mois avant le semis du blé, soit dans la culture précédente, le colza dans les cas les plus fréquents. Ensuite, ils sont soit détruits pendant le cycle du blé, soit maintenus vivants.
Réguler la biomasse du couvert
La synthèse de ces essais montre que le rendement du blé est fortement corrélé avec la biomasse du couvert, dont la régulation est l’enjeu majeur. Ainsi, « les meilleurs gains de rendement procurés par les couverts correspondent à des situations où la biomasse de ces derniers faisait entre 2 à 5,5 tonnes de matière sèche à l’hectare en automne ou hiver, mais était très faible au printemps, avec des couverts bien régulés ou tués », précise Arvalis.
Des cas de fortes pertes de rendement ont été observés lorsque les couverts étaient trop développés au moment de la floraison des blés (1 à 2 tonnes de matière sèche à l’hectare).
À l’inverse, des gains de rendement allant jusqu’à 25 % ont été constatés avec des couverts détruits dans le blé, ou gardés vivants mais régulés au printemps par des herbicides sélectifs homologués sur blé.
Selon Arvalis, la levée et le nombre d’épis au mètre carré sont légèrement inférieurs en présence d’un couvert, mais sont compensés par une hausse de la fertilité des épis et du poids de mille grains.
Même dose d’azote
Alors que l’on s’attendrait à observer une réduction des doses d’azote optimales en présence d’un couvert permanent de légumineuses, en lien avec de plus fortes fournitures d’azote par le sol, ce n’est pas le cas, fait savoir Arvalis. L’institut constate que les interactions entre le couvert, le sol et la culture sont variables, et qu’il n’est pas prouvé que l’on puisse réduire ses apports d’azote en présence d’un couvert permanent. « Un diagnostic de l’état de nutrition azotée de la culture pendant sa montaison reste le seul moyen utilisable à l’heure actuelle pour déterminer la juste quantité à apporter », précise l’institut. En revanche, la présence d’un couvert de légumineuses permet de réduire le reliquat d’azote minéral dans les sols à l’automne, jouant ainsi le rôle de piège à nitrates.
Pas de compétition pour l’eau
Les essais réalisés par Arvalis montrent qu’en présence d’un couvert peu développé, la consommation d’eau n’est pas plus élevée qu’avec un blé seul. « La transpiration potentielle de ces couverts reste faible, sachant qu’ils jouent un rôle de mulch, limitant l’évaporation de l’eau du sol », explique l’institut.