Àla demande de plusieurs agriculteurs, une formation à la fabrication et à la pose de nichoirs à rapaces a été organisée au mois de décembre par la chambre d’agriculture de l’Aube. Parmi les sept agriculteurs ayant participé, tous pratiquent le semis direct sous couvert ou souhaitent se lancer. Or, cette pratique favorise les campagnols, de même que la culture de la luzerne, très présente dans la région. « La pose de ces nichoirs est un moyen d’anticiper la problématique des campagnols », explique Yannick Sicot, agriculteur à Bragelogne-Beauvoir, en semis direct depuis trois ans.
Le campagnol se reproduit par cycle, avec une pullulation tous les trois ans en moyenne. Le dernier pic remonte à 2015. « En théorie, 2018 devrait être une nouvelle année de pullulation… Mais cela reste de la théorie », prévient Julien Soufflot, chargé de mission à la ligue de protection des oiseaux (LPO), qui a assuré la formation théorique et pratique.
Aucun entretien
Deux espèces sont utiles dans la lutte contre les campagnols : la chouette effraie et le faucon crécerelle. Leur régime alimentaire est composé à 70 % de rongeurs (campagnols, mulots, musaraignes…). La chouette effraie consomme en moyenne quatre proies par nuit. Le choix de l’emplacement est conditionné par l’accessibilité du site aux principaux prédateurs des rapaces : les fouines. Il ne faut pas qu’il y ait de poutres autour, depuis lesquelles les fouines pourraient sauter dans le nichoir.
Une fois le nichoir posé, il ne nécessite pas d’entretien, ni d’ajout de paille. Au contraire, mieux vaut laisser la litière apportée par les oiseaux en place car elle rendra le site attractif. Plusieurs années sont parfois nécessaires avant que le nichoir soit utilisé. En revanche, s’il n’est pas occupé au bout de cinq ans, il est probable qu’il ne fonctionnera jamais : mieux vaut le déplacer.