«Ce n’est pas une mode. Pour nous, la chia (1) est une partie de la solution pour lutter de façon préventive contre les maladies neurologiques de différents types », résume Frédéric Poujaud, directeur général de la société de semences Panam. Cette dernière a développé Oruro, une tout première variété de cette sauge originaire d’Amérique latine, spécialement acclimatée pour le marché européen. Pour Frédéric Poujaud, « mise à part la graine de lin, la chia est la seule source renouvelable d’origine végétale à avoir une richesse en acides gras essentiels à même de pouvoir combler les carences actuelles et les effets néfastes de celles-ci sur le système nerveux. Un Français pourrait ainsi rééquilibrer son bol alimentaire en acides gras essentiels en ingérant seulement 10 grammes de chia par jour. »
La jeune filière Chia de France est d’ailleurs soutenue par la région Occitanie et l’Union européenne. Elle mise essentiellement sur les enjeux de santé publique de carence en acides gras essentiels pour se développer, et ambitionne de s’adresser à tous les consommateurs, pas seulement les bio ou les végans.
Galop d’essai
Après une année en multiplication de la variété Oruro en 2016, la filière vient de connaître en octobre 2017 sa toute première récolte commercialisable auprès d’une centaine d’agriculteurs partout en France. Les premiers retours laissent espérer une moyenne de rendement au-dessus de 10 q/ha. Le déploiement doit se poursuivre sur le principe des contrats de culture en 2018.
La chia se sème au printemps et se récolte en octobre. Elle est sensible au gel et à l’enherbement, mais aucune maladie et aucun ravageur ne sont connus à ce jour.
(1) Prononcez « tchia ».