Dans le cadre du projet Dropsa (lire l’encadré), l’Institut Sophia-Agrobiotech (Inra Paca) mène des recherches sur la lutte biologique contre Drosophila suzukii. La piste des parasitoïdes locaux n’a pas donné de résultats probants. « Notre objectif est d’introduire de façon pérenne un ou plusieurs auxiliaires exotiques, en l’occurrence des insectes parasitoïdes, pour contrôler durablement le ravageur », explique Nicolas Ris, chercheur à l’Institut.

Zones cultivées et sauvages

Cette stratégie de lutte biologique classique par « acclimatation » a été utilisée à partir de 2011 pour combattre le cynips du châtaignier, avec l’introduction du parasitoïde Torymus sinensis. Dans le cas de D. suzukii, elle permet de réguler le ravageur dans les zones cultivées, où il attaque cerises, fraises, pêches, petits fruits…, mais aussi dans les zones non cultivées (attaque des fruits de plantes sauvages).

Les chercheurs ont réalisé des prospections de parasitoïdes exotiques au Japon et en Chine. Il s’agit de microguêpes qui pondent dans les larves de Drosophila, s’y développent et les tuent.

Plusieurs souches ont été récupérées, appartenant aux genres Asobara, Leptopilina et Ganapsis. « C’est avec ce dernier genre qu’on a le plus d’espoirs, car il semble plus efficace sur D. suzukii. Il est plus spécialisé sur cet hôte et touche moins les espèces non-cibles, précise Nicolas Ris. Actuellement, nous évaluons au laboratoire ces différentes souches pour définir la meilleure candidate. »

Ces travaux pourraient déboucher d’ici deux à trois ans. Mais pour passer aux expérimentations sur le terrain, une demande doit être adressée à l’Anses (1). « C’est prévu en 2017 », signale le chercheur.

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire.