Dès le semis, la conduite du sorgho diffère de celle du maïs. « La graine est beaucoup plus petite, insiste Jean-Pierre Chevalier de la chambre d'agriculture de la Drôme. Elle demande donc une préparation fine du lit de semence. » La date du semis est aussi beaucoup plus tardive. « Il faut que le sol soit suffisamment réchauffé, autour de 12°C. Cela correspond, en moyenne, au 20 mai dans les zones où l'on sème un maïs avec un indice entre 450 et 500. » Les graines, 220 000 à l'hectare, doivent être également placées au niveau de la « strate » humide, c'est-à-dire entre 2 et 3 cm de profondeur, voire 3,5 cm.
PEU D'AZOTE
« C'est pourquoi il est important de vérifier avant le semis et pour chaque parcelle où se positionne l'humidité, indique le technicien. La levée en dépend, sachant que le semoir pneumatique est plus approprié, et que le semoir à céréales est à bannir. »
La fertilisation est fondamentale pour la récolte. Le sorgho est beaucoup moins gourmand en azote que le maïs. Tout excès conduit même à la verse qui peut, dans les cas les plus extrêmes, empêcher la récolte en ensilage. Ainsi, « 60 unités d'azote au semis suffisent dans toutes les situations », assure Jean-Pierre Chevalier.
Le fumier ne convient pas. L'azote est disponible trop tard, à un moment où la plante a déjà développé son système racinaire. Le sorgho explore un volume presque deux fois plus important que celui du maïs : 1 m3, contre 0,6 m3. « Si le sol est suffisamment pourvu, l'impasse sur le phosphore et le potassium est possible », ajoute-t-il.