L'azote est un élément indispensable à la croissance du maïs, et son raisonnement par l'agriculteur permet de respecter les exigences réglementaires de la directive nitrates, tout en optimisant ses charges d'engrais. « Sur maïs, le fractionnement de l'azote a lieu en deux, voire trois passages, déclare Christine Le Souder, spécialiste de la fertilisation chez Arvalis. Un premier, lors du semis, et un deuxième juste avant le stade 6-8 feuilles. Enfin un troisième apport peut être envisagé lorsque l'agriculteur pratique la fertigation. »

Aujourd'hui, le maïs est en grande majorité au stade levée, il convient donc de se préparer au deuxième apport. En outre, les conditions climatiques ont été marquées cette année par des épisodes très secs ou à l'inverse très humides, induisant des reliquats azotés faibles. Arvalis appelle à être rigoureux sur les plans de fumure azotée, même si les apports préconisés semblent être conséquents.

« Le raisonnement de la fertilisation azotée passe par deux types d'outils, poursuit Christine Le Souder. Les outils de calcul des doses prévisionnelles et les outils de pilotage de l'azote. »

PLAN DE FUMURE AZOTÉE

Les premiers sont basés sur la méthode du bilan azoté. Ils intègrent les besoins de la culture, et y soustraient la fourniture totale d'azote du sol, pour définir la fumure azotée à apporter au sein de chaque îlot cultural. Celle-ci pourra être fractionnée afin de minimiser les pertes, en s'adaptant au cycle physiologique du maïs, aux conditions météorologiques et à l'état du sol.

Par ailleurs, la directive nitrates a délimité des zones vulnérables au sein desquelles des référentiels régionaux sont établis, lesquels doivent être pris en compte dans les outils de calcul des doses prévisionnelles. Il existe aujourd'hui un très grand nombre d'outils de calcul de la dose prévisionnelle, présents à des échelles régionales, voire nationale. Pour le moment, les outils respectant la méthode du bilan prévisionnel mis en place par le Comifer (1) sont en adéquation avec la réglementation. Pour 2015, il est prévu une validation après analyse de chacun de ces outils par les pouvoirs publics.

En complément, il existe « des outils de pilotage qui viennent interroger la plante sur ses besoins. Ils permettent une gestion plus précise de l'azote », reprend l'ingénieure d'Arvalis. Avec l'utilisation de tels outils, la directive nitrates autorise l'agriculteur à réaliser un apport d'azote supplémentaire, et à s'adapter ainsi aux aléas climatiques. Les outils sont de plusieurs sortes, impliquant des mesures destructives ou non. Sur maïs, on peut citer Jubil et N-Tester. Ils sont construits sur la base du bilan prévisionnel, auquel s'ajoute une mesure de la nutrition azotée de la plante en végétation. La méthode Jubil évalue celle-ci par la mesure de la teneur en nitrate du jus de tige. Quant à la méthode N-Tester, elle utilise une pince électronique mesurant la teneur en chlorophylle des feuilles par un dispositif optique. Cette teneur est corrélée avec l'alimentation azotée de la plante en cours de montaison. Selon les résultats obtenus, l'agriculteur pourra déclencher un nouvel apport d'azote par fertigation sur maïs, avant le stade floraison femelle.