Plusieurs enjeux conditionnent la gestion des couverts d’intercultures courtes. Dans le cadre du verdissement de la Pac (surfaces d’intérêt écologique), ils doivent comporter un minimum de deux espèces, lever et demeurer en place huit semaines. Bien conduits, ils présentent un intérêt agronomique : piégeage des nitrates excédentaires post-moisson, enrichissement du sol en matière organique, limitation de l’érosion des sols fragiles. Enfin, certaines espèces contribuent à l’alimentation des insectes pollinisateurs.
« Avant d’arrêter son choix, l’agriculteur doit réfléchir au meilleur moyen d’intégrer ces nouvelles espèces dans sa rotation, en cherchant à en tirer un maximum de bénéfices pour un coût raisonnable, et en évitant d’exacerber d’autres problèmes, plaide Edouard Baranger, ingénieur Arvalis dans le Cher. Par exemple, entre deux blés, évitons de semer une avoine ou un seigle, qui sont des réservoirs à pucerons et cicadelles. »
Choix des espèces...
De même, introduire une moutarde dans une rotation déjà riche en oléagineux peut augmenter la pression de maladies, notamment de la hernie ou du sclérotinia. Intéressantes pour leur enrichissement du sol en azote, des légumineuses comme le pois, les lentilles ou les vesces multiplient le champignon responsable de la pourriture racinaire (Aphanomyces).
Par ailleurs, pour une durée aussi courte, la priorité doit être donnée aux espèces capables de produire un maximum de biomasse en peu de temps.
« Un démarrage rapide du couvert passe par un semis au plus près de la récolte du précédent, grâce à l’humidité résiduelle et aux températures encore élevées, souligne l’ingénieur. En présence d’une légumineuse, cela devient impératif, compte tenu de leur relative lenteur d’installation. »
… et des associations
Il faut opter pour des associations de plantes dont le rythme de développement est proche. Parmi celles-ci, Jean-Charles Renaudat responsable de la SARL du même nom, située à Beddes, dans le Cher, privilégie les plantes peu exigeantes en eau et capables de démarrer vite. « Le radis chinois apparaît incontournable, car il est facile à faire germer, assure le semencier. Il s’associe très bien avec une légumineuse comme le fenugrec. Le niger, intéressant pour les insectes pollinisateurs, gèle dès - 1 °C. » D’autres mélanges à base de moha + trèfle d’Alexandrie ou fenugrec présentent un intérêt pour les éleveurs qui peuvent les ensiler. Le sarrasin, facile à détruire et peu coûteux, se mélange bien avec fenugrec et niger.