Alors qu’il est souvent avancé que 2,5 à 10 kg de protéines végétales sont nécessaires pour produire 1 kg de protéines animales, il n’y a pas forcément de compétition entre l’homme et l’animal concernant l’utilisation des ressources végétales. C’est ce que démontre le groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Élevages Demain », qui présentait ses résultats de recherche ce 17 octobre 2017 à Paris. Un indicateur innovant, l’efficience protéique nette, a l’intérêt de réhabiliter enfin l’élevage en montrant que de nombreux élevages ont une contribution positive à la production de protéines de qualité pour l’alimentation humaine.

Efficience protéique nette

C’est le rapport entre les protéines produites par les animaux et consommables par l’homme (lait, œufs, viande, certains abats, gélatine) et celles qu’ils ont ingérées mais qui auraient pu être mangées directement par l’homme (grains décortiqués, farine, huile, oléoprotéagineux). Un ratio supérieur à 1 signifie que l’élevage produit plus de protéines qu’il n’en a consommées « au détriment » de l’homme.

C’est le cas d’une vache qui mange de l’herbe ou des coproduits végétaux (son, tourteaux, pulpe de betteraves, etc.). Idem pour les élevages de porcs et de poules pondeuses qui, même si leurs rations sont davantage en compétition avec l’homme, produisent rapidement des protéines. En revanche, un ruminant nourri aux céréales n’est pas efficient et coûte cher. Cette approche bouscule les schémas cherchant à produire des volumes supplémentaires avec des concentrés.

Sophie Bergot