Constatant la « crise majeure » traversée par les secteurs laitiers français et européen, les députés actent néanmoins la disparition définitive des quotas laitiers, et l’orientation de la Pac vers le marché. Ils appellent à une « vraie politique, à la fois incitative et contraignante », « préférant l’intervention à l’encadrement », et appelant à une intervention « ponctuelle, rapide, efficace et [qui doit] agir immédiatement sur les maillons de la chaîne agricole et agroalimentaire ».
Des propositions aux niveaux local, national, européen et mondial
A priori rien de novateur dans les 14 propositions (voir l’encadré) des députés, mais Yves Daniel, par ailleurs éleveur, insiste sur le fait que les propositions d’actions doivent être formulées à différents niveaux – local, national, européen et mondial – par les acteurs de la filière eux-mêmes. Lors d’une conférence de presse qui a suivi les débats parlementaires, le député a appelé les différentes personnes auditées pour la rédaction du rapport, à se saisir des outils qu’il propose, et à faire remonter des propositions concrètes.
Les sujets ne manquent pas, et ne nécessitent pas forcément de légiférer : une interprofession à remettre en ordre de marche, une meilleure utilisation des mesures contenues dans le paquet lait, une réflexion sur les dispositifs assuranciels pour la Pac 2020, l’évolution des AOP/IGP (signes de qualité), l’amélioration du rapport de force entre les producteurs et les maillons de l’aval (transformateurs et distributeurs)…
« Mais pour cela, il faut se remettre autour de la table avec l’ensemble des acteurs, que chacun prenne sa place », appelle Yves Daniel, qui a d’ailleurs déploré l’absence, en règle générale, « d’outils méthodologiques qui permettraient aux différents acteurs de travailler ensemble, mais aussi d’évaluer l’efficacité des mesures appliquées ».