Ce jeudi 15 mai 2025, des dizaines de milliers d’euros d’amendes ont été requises à l’encontre de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne et de plusieurs de ses membres lors d’un procès pour une série de dégradations commises lors des manifestations de l’an dernier.

La justice reproche au syndicat agricole d’avoir détérioré une vingtaine de radars routiers, détruit la cargaison d’un camion de légumes en provenance de l’Espagne, empêché la circulation de trains près d’Agen, ainsi que diverses dégradations de bâtiments de services de l’État (Office français de la biodiversité, direction des impôts, Urssaf, etc.), de collectivités, de sociétés d’autoroutes ou encore d’enseignes de la grande distribution.

Dégradations en série contestées

Pour avoir dégradé des radars automatiques dans le département, le parquet a requis 20 000 euros d’amende contre le syndicat, et 3 000 euros pour chacun des cinq militants poursuivis. 10 000 euros d’amendes ont également été requis pour avoir dégradé un centre Leclerc, la même somme avait été demandée lors de la première journée de procès mercredi, pour avoir entravé la circulation ferroviaire dans le département.

Pour le procureur, « c’est le mode d’action » du syndicat adepte des méthodes coups de poing « qui est contesté ». « Pourquoi continuer à détruire le bien d’autrui si ça ne marche pas », a-t-il demandé au coprésident de la CR47, José Pérez, quand celui-ci estimait ne pas avoir été entendu par le gouvernement.

« Quand on se rend compte de la détresse agricole, tout cela n’est rien », a lancé, ému, José Pérez à la barre, estimant que seule la « CR47 est ciblée » alors que « tous les agriculteurs de France se sont mobilisés » et ont été « soutenus par la population ». Pour l’avocat de la défense Maître Christophe Dejean, qui a plaidé la relaxe, ces dossiers « pas très sérieux » ont été « très mal construits » par l’accusation, pour organiser un procès « politique ».

Pour que « la souffrance » de ses clients agriculteurs n’entraîne « une autre souffrance », il a proposé de verser 3 500 euros à une ex-salariée d’un Leclerc, qui avait vu son scooter endommagé lors des dépôts de lisier devant le magasin, et en avait fini par démissionner.

Les décisions sur l’ensemble des dossiers examinés mercredi et jeudi ont été mis en délibéré au 10 juillet. Trois autres dossiers portant sur la dégradation de bâtiments publics ont été renvoyés au 26 juin pour nullité de citation.