Dans un communiqué paru le 12 avril 2019, la Coordination rurale (CR) demande « la parution immédiate des décrets d’application des articles 44 et 45 de la loi EGA (États-généraux de l’alimentation, NDLR) ». La loi EGA prévoit en effet depuis le 1er novembre 2018 d’interdire « de proposer à la vente ou de distribuer à titre gratuit en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne ».
« Force est de constater que rien n’a véritablement changé », regrette le syndicat. Or « il est urgent pour la santé des consommateurs et pour protéger notre production agricole répondant à des normes strictes, d’interdire ces importations. » Tout en précisant le contexte : un quart des produits phytosanitaires utilisés en Ukraine sont illégaux (contrefaçons, pesticides prohibés…), selon une étude de l’ONU publiée le 3 janvier. Par ailleurs, le Brésil « entend accélérer la mise en vente de nouveaux produits pour renforcer encore sa position de leader mondial en soja. »
« Mesures à appliquer rapidement »
« Sans décret d’application, il ne se passera rien ; pourtant, cette loi ne doit pas être là juste pour l’affichage ! juge le syndicat. Respect du principe de réciprocité, exigence de conditions de production comparables et exigences d’identification et de traçabilité, voilà de très bonnes mesures qu’il convient d’appliquer rapidement. »
La Coordination rurale met en avant le cas du maïs : « Du maïs français, tracé et issu d’une charte de production, est disponible sur le marché. Pourtant, cette année, 20 millions de tonnes de maïs ukrainien vont inonder le marché de l’Union européenne dont près d’un million de tonnes en France. »
« Comment l’État français peut-il rester aussi impassible face à ces importations toxiques qui en plus cassent nos prix et déstructurent nos assolements ? » s’interroge Nicolas Jaquet, président de France Grandes Cultures, la branche céréalière de la Coordination rurale.