Les importations européennes de céréales et oléagineuses biologiques ont « drastiquement » diminué entre 2018 et 2023, baissant de 91 %. C’est ce que constate Chambre d’agriculture France dans une note de conjoncture diffusée le 7 juillet 2025.
Chambre d’agriculture France avance plusieurs explications possibles à cela. La première est une « hausse de l’autosuffisance européenne en certains produits biologiques ».
Une hausse dans les prochaines années ?
L’organisation évoque aussi « la crise des marchés biologiques européens ». Chambre agriculture France estime toutefois : « Il se pourrait dans les années proches à venir que les importations biologiques repartent car la consommation de produits biologiques semble s’être à nouveau enclenchée dans la grande majorité des pays européens. »
Enfin, la nouvelle règlementation, plus ferme, a également pu jouer sur le niveau des importations européennes. En effet, depuis 2018, un produit importé doit respecter des normes équivalentes à celles des produits européens pour être vendu en tant que produit biologique. Cela « a pu limiter les importations en provenance de certains pays considérés comme à haut risque de non-conformité (Russie, Chine, Kazakhstan, Ukraine, Turquie). »
Dans le détail, les importations de blé bio dans le marché unique ont chuté de 78 % entre 2018 et 2023, et celles des autres céréales bio (hors riz) de 60 %. Les achats de tourteaux bio ont baissé de 54 % entre 2019 et 2023. En revanche, les achats de graines de soja bio ont augmenté de 21 % sur cette même période.
Turquie, Nigeria, Togo
Les volumes de céréales et oléagineux biologiques importés par l’Union européenne proviennent « notamment d’économies émergentes telles que la Turquie, le Nigeria ou encore le Togo, qui affirment de plus en plus leur position d’exportateurs », note Chambre d’agriculture France. Pour ces pays, la production biologique « est majoritairement destinée à l’exportation, les produits biologiques restant inaccessibles pour les populations locales ».