Selon les premières estimations de la campagne, au 1er mai 2025, la production française d’abricots progresse de 31 % sur un an après la récolte réduite de 2024. Elle est également en hausse de 13 % par rapport à la moyenne des récoltes de 2020 à 2024.
« Malgré une alternance naturelle favorable, la nouaison a été pénalisée par des conditions météorologiques défavorables, rapporte Agreste, le service de la statistique du ministère de l’agriculture, dans une note d’Infos Rapides publiée le 7 mai 2025. La chute physiologique des fruits, observée dans certaines régions, introduit une incertitude sur le volume final. »
Avec une production totale attendue de 108 500 tonnes, cette récolte ne devrait donc pas égaler les niveaux de 2022 ou 2023. À ce stade, la végétation accuse un retard d’une à trois semaines par rapport à 2024.
L’Auvergne-Rhône-Alpes retrouve sa production
Après la très faible récolte de 2024 en Vallée du Rhône, la production devrait se rétablir en 2025. Le bassin attend une forte hausse de 54 % sur un an. « Le gel a toutefois impacté des vergers de la Drôme et de l’Isère, indique Agreste. Alors que la floraison avait été abondante, les pluies ont provoqué une nouaison déficiente et de la coulure, provoquant une chute des fruits toujours en cours lors de ces estimations. » Les estimations de production pourraient ainsi être révisées dans les prochaines semaines. Pour le moment, les estimations tablent sur une production de 52 000 tonnes en Auvergne-Rhône-Alpes.
En Occitanie, les pluies ont perturbé la fécondation des variétés précoces. Si les aléas météorologiques ont été rares et localisés, la végétation a un retard d’une à trois semaines. Avec 36 000 tonnes, la production dans ce bassin est attendue en hausse de 11 % en glissement annuel. Et ce, malgré une baisse de 2 % des surfaces.
Dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les volumes de 2025 sont prévus en hausse de 23 % sur un an (18 400 tonnes) et de 30 % par rapport à la moyenne de 2020-2024, après trois années de faible production. « Les faibles gelées localisées sont sans conséquence significative sur le niveau global de production », précise Agreste.
Une production européenne en recul
Selon les prévisions du Medfel, à ce stade précoce de la campagne, la production européenne d’abricots serait en retrait de 10 % en 2025 par rapport à celle de 2024, mais légèrement supérieure à la moyenne quinquennale (+4 %).
En Grèce et en Italie, des reculs marqués sont attendus, respectivement de 34 % et 19 % sur un an. L’Espagne, en revanche, maintiendrait son niveau de production. « La Turquie, premier producteur mondial d’abricots pour le séchage, connaît une situation critique avec une chute de production estimée à plus de 70 %, à cause d’un important épisode de gel printanier, similaire à celui ayant frappé la Grèce », détaille Agreste.