La campagne de commercialisation des céréales de 2024 s’annonce singulière. Les premières projections de FranceAgriMer pour la campagne de commercialisation de 2024-2025 ont été dévoilées à la presse ce 11 juillet 2024 à l’issue de son conseil spécialisé des grandes cultures.

Les exportations de blé tendre vers les pays tiers sont, à ce stade, évaluées à 7,5 millions de tonnes pour 2024-2025 (–26 % par rapport à 2023-2024). Elles sont chiffrées à 6,5 millions de tonnes vers les pays de l’Union européenne (+4 %). Pour rappel, la production de blé tendre est attendue en nette baisse, à 29,7 millions de tonnes selon le ministère de l’Agriculture (–15 % par rapport à 2023-2024), et la collecte à 27,2 millions de tonnes (–15 %).

FranceAgriMer appelle à la prudence quant à ces premières évaluations. Sa méthodologie repose sur les estimations du ministère de l’Agriculture, arrêtées au 24 juin. Certains experts « raisonnent sur des hypothèses de volumes de récolte plus dégradés », précise Maria Gras, adjointe au chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer.

Des impacts difficiles à évaluer

« La moisson de 2016 s’était traduite par une fragilisation de l’offre française, et la Russie s’y était engouffrée », nous rappelle Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer. Mais à ce stade, il est selon lui trop tôt pour évaluer d’éventuelles conséquences de moyen terme sur les marchés d’exportation. D’autant plus que la moisson de 2024 ne s’annonce pas aussi dégradée qu’en 2016, à la fois en termes de volumes et de qualité. « Même si la collecte devait être revue à la baisse de 1 à 2 millions de tonnes, il resterait tout de même de l’ordre de 14 millions de tonnes disponibles à l’exportation », évalue-t-il. En 2016-2017, 11,4 millions de tonnes avaient été exportées, pour une collecte de 26,2 millions de tonnes.

La qualité du blé tendre est malgré tout incertaine. En conséquence, FranceAgriMer juge que les importations de blé pourraient atteindre 200 000 tonnes (+60 % par rapport à 2023-2024). L’Hexagone importe tous les ans du blé de force pour répondre à des demandes de qualité spécifiques. Par ailleurs, les incertitudes sont fortes vis-à-vis des volumes qui seront utilisés dans le secteur de l’alimentation animale.

Pour le blé dur, les exportations sont évaluées à 110 000 tonnes (–21 %) vers les pays tiers et 750 000 tonnes (–65 %) vers l’Union européenne. En orge, FranceAgriMer table sur des exportations de 3 millions de tonnes (–15 %) vers les pays tiers et de 2,8 millions de tonnes (–5 %) vers l’Union européenne.