Des conditions trop humides accompagnées en partie de neige, ont perturbé la fin des semis, notamment de blé tendre, dans le nord de la France, au Benelux et dans l’ouest de l’Allemagne. « Il est peu probable que les semis prévus soient pleinement réalisés dans ces régions, ce qui devrait entraîner une augmentation des superficies consacrées aux céréales de printemps », anticipe la Commission européenne dans son bulletin Mars, publié le 18 décembre 2023. En France, environ 10 % des superficies prévues en blé tendre restent non ensemencées, selon ses estimations.

Les fortes précipitations ont en revanche été bénéfiques en Roumanie et en Bulgarie, atténuant la situation de sécheresse précédente qui, associée à des températures supérieures à la moyenne, « a favorisé l’établissement des cultures d’hiver semées tardivement », constate la Commission européenne.

Le froid a localement entraîné des dégâts

Le bulletin Mars rapporte par ailleurs une baisse soudaine des températures entre la fin de novembre et le début de décembre dans une grande partie de l’Europe. Dans le nord de l’Allemagne, au Danemark, dans le sud de la Suède et dans le nord de la Pologne, la chute du mercure, combinée à des niveaux d’eau élevés dans le sol et à l’absence d’une couverture neigeuse isolante, est susceptible d’avoir localement causé des dommages aux cultures d’hiver.

La côte méditerranéenne de l’Espagne et le sud de l’Italie subissent au contraire un fort déficit pluviométrique. « Cette situation est particulièrement préoccupante en Sicile, où la sécheresse, conjuguée à un retard marqué dans les semis, a entraîné un sous-développement des céréales d’hiver, notamment du blé dur », souligne la Commission européenne dans son bulletin.

Les conditions chaudes de l’automne ont retardé l’endurcissement des céréales

La Commission européenne a également suivi le phénomène d’endurcissement, processus par lequel les céréales d’hiver acquièrent une tolérance aux basses températures pour résister aux conditions de gel pendant la période de dormance hivernale. « Actuellement, nos modèles indiquent que les cultures d’hiver sont au moins partiellement endurcies dans la plupart des pays européens sujets au gel, avec des cultures à un stade avancé d’endurcissement ou complètement endurcies dans les pays scandinaves et baltes, en Pologne et dans une grande partie de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Tchéquie, de la Slovaquie, de l'Ukraine et de la Russie », indique-t-elle.

Bruxelles note cependant qu’au niveau européen, l’endurcissement est « légèrement retardé par rapport à l’année dernière, principalement en raison des températures relativement douces pendant la majeure partie de l’automne ».