Selon les premières estimations publiées par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, les rendements en melons accusent une forte baisse en 2023. Après une campagne de 2022 marquée par une forte hausse de la production, la filière française devrait voir sa production chuter de 8 %. Au 1er juillet 2023, la récolte est estimée à 273 370 tonnes, contre 293 520 tonnes en 2022. Elle resterait toutefois supérieure de 2 % à la moyenne de 2018 à 2022, « en raison de rendements supérieurs liés à la présence de gros calibres ». La faiblesse de l’offre en début de saison a pour conséquence des prix supérieurs à ceux des dernières années.
Les surfaces de production sous serre diminuent
Une partie du recul de la production peut s’expliquer par un repli des surfaces affectées à la culture du melon. Agreste estime que ces superficies atteignent 12 740 hectares cette année, en baisse de 1 % par rapport à 2022. Ce repli est particulièrement prononcé pour les surfaces sous serre (–4 %).
Production en forte baisse dans le bassin du Sud-Est
La région du Sud-Est a démarré la campagne avec une quinzaine de jours d’avance en raison de températures printanières élevées. Cependant, Agreste indique que les conditions climatiques changeantes (ensoleillement déficitaire, orages fréquents) ont impacté les rendements, avec une « dégradation de l’état sanitaire des melonnières (oïdium et mildiou) » dans les bassins du Sud-Est et du Sud-Ouest. Ainsi, au 1er juillet, les estimations de récolte dans ces deux bassins sont à la baisse, de manière plus impotente dans le Sud-Est (–14 % sur un an) que dans le Sud-Ouest (–6 %).
Le Centre-Ouest connaît une meilleure campagne, avec des surfaces qui ont augmenté de 1 %, et une météo favorable en fin de printemps malgré quelques épisodes pluvieux. La production augmenterait de 5 % par rapport à 2022, mais reste inférieure à la moyenne de 2018 à 2022.
Offre limitée et prix élevés
Devant une offre insuffisante pour répondre à la demande, les prix des melons sont élevés durant le début de la campagne. Ainsi, ceux du mois de juin font un bond de 64 % par rapport à 2022. Ils sont supérieurs de 30 % à leur moyenne de 2018 à 2022.
La faible disponibilité de melons s’accompagne d’une hausse des importations de janvier à mai 2023 (+3 % sur un an), essentiellement en provenance du Maroc et de l’Espagne. Avec des exportations réduites (–11 % sur la même période), le solde commercial de la France se dégrade de 7 % par rapport à 2022.