À presque 20,5 millions de tonnes, la production de colza dans l’Union européenne à 27 renoue avec un bon niveau, et augmente pour la seconde année consécutive. La surface est en effet estimée à 6 millions d’hectares, en progression de presque 200 000 hectares sur l’année. Ce niveau n’avait pas été atteint depuis 2017-2018 : la bonne attractivité de la culture lors des décisions de semis, ainsi que de bonnes conditions d’implantation, ont incité les agriculteurs à augmenter la part de cet oléagineux dans leurs assolements. Et cela, partout dans l’Union européenne.

Des surfaces en hausse

Les plus fortes progressions concernent la France, l’Allemagne, la Pologne et la Roumanie, mais la surface de colza n’est pas en reste chez nos voisins européens. L’oléagineux gagne en intérêt et voit aussi sa surface progresser au Royaume-Uni et en Ukraine. Ce sont les céréales de printemps qui ont surtout pâti des bonnes marges de production de la graine de colza : maïs et orge de printemps.

Du côté des conditions de culture, tous les voyants ont été au vert pendant plusieurs mois. Malgré un printemps frais et pluvieux, les colzas sont dans un état satisfaisant que ce soit en Allemagne, en France ou en Pologne. En Europe centrale, les conditions ont également été plutôt bonnes, que ce soit après les semis, durant l’hiver et au printemps. En Roumanie et en Bulgarie, le début de cycle a été plutôt sec, mais un retour généreux des pluies au printemps a permis aux réserves hydriques des sols de se reconstituer.

Pas de baisse de stocks prévue en nouvelle campagne

Toutefois, un point de vigilance semble se renforcer. Un manque de précipitations persistant touche le nord de l’Europe depuis quelques semaines. La situation pourrait rapidement se dégrader dans les États baltes et en Scandinavie si des pluies importantes ne reviennent pas très vite sur cette zone. La production de cette région septentrionale est estimée aujourd’hui à 0,9 million de tonnes. Mais même en cas de sécheresse sévère là-bas, la production européenne s’approchera très probablement des 20 millions de tonnes.

L'abondance de la récolte à venir de colza et l'état des stocks devraient peser sur les cours.

À cela s’ajoutent des stocks issus de la campagne précédente qui atteignent des niveaux historiquement élevés, en raison des importations très dynamiques enregistrées en 2022-2023 depuis l’Australie et l’Ukraine. L’offre en colza devrait donc rester très élevée dans l’Union européenne à 27 en 2023-2024, ce qui devrait maintenir les prix à de bas niveaux. En l’absence de problème majeur pour le canola canadien ou le soja américain cet été, ils pourraient même reculer à des niveaux historiquement faibles au cours des prochains mois.