Des dizaines de paires de bottes entreposées devant le pôle interconsulaire de la Dordogne qui abrite la Chambre d’agriculture. Un pique-nique ouvert à la population. C’est le mode d’action qu’a choisi la Confédération paysanne de la Dordogne pour entrer dans l’arène des manifestations et faire entendre sa voix.
Des bottes pour « symboliser la disparition des paysans »
Ils sont environ 80 personnes, des exploitants, soutiens politiques, simples citoyens à partager un temps d’échange convivial. Seule une voiture de police surveille les lieux. « On a laissé faire les autres du bruit pour rien, ces derniers jours, précise François Soulard, éleveur et porte-parole départemental du syndicat. On a voulu symboliser la disparition des paysans. En Dordogne, on a perdu 1 000 agriculteurs depuis les dernières élections et nous sommes dans un département où l’on s’installe plus qu’ailleurs. »
« Le Mercosur, c’est un serpent de mer. » C’est aussi un élément déclencheur de la campagne électorale pour la chambre d’agriculture où la Confédération paysanne compte actuellement deux élus. « On profite de la dernière session de la mandature pour porter un message, poursuit le représentant du syndicat. C’est un temps de campagne électorale. En dix ans de gestion par la FDSEA, rien n’a changé. L’équipe en place a continué à conduire de nuit sans allumer les phares et le tracteur ne roule pas droit. »
« D’accord sur le constat mais pas sur les solutions »
« Cela fait 25 ans que l’on se bat contre les accords de libre-échange, poursuit-il. Tant qu’on n’en sortira pas, on ne sauvera pas notre agriculture. On est d’accord sur le constat mais absolument pas sur les solutions à mettre en place. »
Cette manifestation a été soutenue par quelques citoyens venus en voisin, dont Odile qui est là par solidarité et défendre un modèle d’agriculture de proximité. Avant l’ouverture de la session de la chambre d’agriculture, Jean Philippe Granger, de la FDSEA, candidat à sa réélection est venu dialoguer avec les responsables de la Confédération paysanne, qui ont déposé une motion contre le Mercosur.