La Loire-Atlantique sera le théâtre le samedi 14 octobre 2023 d’une mobilisation de la Confédération paysanne et du Collectif vigilance méthanisation. Une vingtaine de tracteurs sont attendus dès 15 h dans les rues de Corcoué-sur-Logne, en Loire-Atlantique.

Les deux organisations s’opposent à un projet de méthanisation qu’ils qualifient de « XXL ». Ce projet est porté par la coopérative Herbauges rassemblant 400 éleveurs bovins laitiers et viande et le producteur d’énergies renouvelables Nature Énergie.

9 évènements prévus

Cette action sera le point de départ d’une campagne annoncée par la Confédération paysanne le 12 octobre 2023 en conférence de presse. L’objectif : donner de la voix pour clamer que « l’agriculture n’est pas un sous-produit de l’énergie ». Une revendication qu’elle avait aussi l’occasion de défendre lors du dernier Space à Rennes le 12 septembre 2023.

Visite de ferme, réunions publiques, conférence de presse, manifestations, colloques… Ce sont en tout neuf évènements qui seront organisés d’ici au début de l’année 2024 dans plusieurs départements de France. Une deuxième manifestation est notamment prévue le 9 novembre en Ariège contre un projet de panneaux photovoltaïques au sol. Un autre projet que la Confédération paysanne accuse de « menacer notre souveraineté alimentaire ».

Une autre vision de la souveraineté alimentaire

Une vision de la souveraineté alimentaire qui n’est d’ailleurs pas celle partagée avec le gouvernement. Le syndicat a également annoncé qu’il proposerait des amendements en ce sens dans le cadre des prochaines discussions parlementaires du projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles. Un texte qui doit arriver au Conseil d’État dans les prochains jours avant une transmission au Parlement en décembre, selon Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, dans une interview donnée à La France Agricole le 5 octobre 2023.

Le premier article d’une version datant du mois de juillet de ce projet de loi définissait la souveraineté alimentaire comme la capacité de la France à « assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l’Union européenne et de ses engagements internationaux ». Une définition qui « fait croire, à tort, que souveraineté alimentaire et accords de libre-échange sont compatibles », selon le syndicat.

« Si la souveraineté alimentaire est inféodée à des marchés, cela revient à continuer de promouvoir des traités de libre-échange », estime Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Le syndicat défend une autre définition de la souveraineté alimentaire qui est celle approuvée en 2018 par les Nations unies à l’article 15 de la Déclaration des droits des paysans et des autres populations travaillant en zone rurale adoptée en 2018.  « La souveraineté alimentaire est reconnue comme le droit des peuples de définir leur système alimentaire et donc agricole sans dumping vis-à-vis des pays tiers », explique la porte-parole.