L’Association nationale pommes poires (ANPP) a lancé officiellement la nouvelle campagne (2022-2023) le 25 août 2022. « Bien qu’éprouvé par la sécheresse et la chaleur estivales, ce cru présente toutes les caractéristiques propres à satisfaire les consommateurs tant en volume qu’en qualité. Ces conditions climatiques particulières ont profité à la qualité gustative en assurant un bon taux de sucre dans les fruits et ont avancé la récolte de 10 à 15 jours selon les variétés », a ainsi souligné l’ANPP.
Une production qui retrouve des couleurs en pommes…
Cette année, la production française de pommes était estimée à 1,468 million de tonnes au début d’août (avec des références de la fin de juillet) par l’Association. Ce qui est dans la moyenne après deux années de petites récoltes, dans un contexte de production européenne stable aux alentours de 12 millions de tonnes.
Toutefois, les choses ont beaucoup changé depuis cette période avec le temps sec et chaud qui a persisté. Et la révision d’août porterait ainsi la production de pommes plutôt à 1,321 million de tonnes.
La golden delicious, qui devrait afficher 346 000 tonnes sur la balance (–4 % par rapport à 2021), reste la première variété de pommes produite en France devant la gala qui, avec 289 000 tonnes, serait stable pour la troisième campagne consécutive.
…. comme en poires
Après une récolte très déficitaire en 2021, la nouvelle récolte française de poires retrouve un niveau normal avec 137 000 tonnes prévues. C’est 136 % de plus qu’en 2021 et 32 % au-dessus de la moyenne de 2019 à 2021.
Si logiquement les quantités augmentent dans toutes les variétés, la comice et la williams affichent les plus fortes croissances par rapport à leur production moyenne devant la conférence dont la progression n’est que de 3 %. Pour les poires également, les qualités gustatives sont excellentes avec des fruits très sucrés mais avec des calibres qui restent juste dans la normale du fait des conditions climatiques.
Répercuter les coûts de production
« Pour autant, les pommes et les poires n’échappent pas à une hausse très nette de leurs coûts de production à laquelle les producteurs ne pourront pas faire face seuls », estime l’ANPP. Cette dernière constate notamment +1 100 % pour l’électricité sur un an, +200 % pour les fertilisants, +100 % pour le gazole non routier ; +26 % pour le papier carton et +9 % pour la main-d’œuvre…
Les pommes et poires auront coûté plus cher à produire, à stocker et à conditionner. Pour cette récolte, il faut compter sur +5 centimes par kilo au verger et +15 centimes par kilo en station, soit un prix de revient qui s’accroît de l’ordre de 20 centimes par kilo au départ de la station fruitière.
« Tous les moyens ont été mis en place pour le bon déroulement de la récolte et de la campagne de commercialisation, malgré des contextes économique et climatique difficiles pour l’ensemble de la filière. La main-d’œuvre nécessaire reste rare et les augmentations de charges très élevées. Susciter la consommation et la développer sans attendre est l’enjeu primordial de ce début de saison. »
Daniel Sauvaitre, président de l’Association nationale pommes poires
Ne pas mettre en péril les exploitations arboricoles
La campagne de 2021 a été marquée par une légère diminution du prix de la pomme pour les consommateurs et une moindre rémunération des producteurs. Il est impossible pour ces derniers de continuer à absorber ces augmentations de charges sans mettre en péril leurs exploitations arboricoles.
Pour maintenir la souveraineté alimentaire et la pérennité de la production arboricole en France, l’ANPP en appelle à la solidarité de tous les acteurs de la filière pour agir en responsabilité et tenir compte de cette réalité, tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs.