Dans une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture le 13 septembre 2016, le président de la Coordination rurale (CR) entend faire remonter les revendications du terrain qui « restent trop souvent sans réponse ».

 

Ainsi, Bernard Lannes réitère une demande de dérogation générale aux Cipan du 11 juillet. D’après lui, la réglementation ne serait pas appliquée de la même manière partout. Il demande « de clarifier la situation auprès de l’ensemble des agriculteurs, plutôt que de réserver la primeur de l’information aux initiés », dénonçant une nouvelle fois la « cogestion » qui fait une « discrimination entre ceux qui seraient dans le bon réseau et les autres, pour avoir la bonne information ».

 

Toujours dans un souci d’équité, la CR demande à Stéphane Le Foll que le courrier explicatif concernant la mise en place d’un nouvel apport de trésorerie (ATR) pour pallier le retard dans le versement des aides Pac 2016, et qui a été mis en ligne sur Telepac soit envoyé par voie postale à tous les agriculteurs. Le syndicat note également « un blocage de Telepac au niveau du code d’accès qui retarde le dépôt de la demande d’ATR » qui complique un peu plus les démarches des agriculteurs. Bernard Lannes réclame notamment la mobilisation des DDT pour aider les agriculteurs.

Levée des sanctions

Pour la Pac 2015, la CR note que « pour de nombreux agriculteurs, le taux de surfaces d’intérêt écologique (SIE) n’est pas respecté et donc que le paiement vert en sera affecté en 2015 et 2016 ». Scandalisé, le syndicat rappelle que la faute en revient à l’Administration et non aux agriculteurs. Il demande donc qu’aucune sanction ne soit appliquée, ni pour 2015, ni pour 2016. Il réclame également que soit mis à disposition « comme cela avait été annoncé », un compteur de SIE pour « pouvoir piloter leur exploitation en connaissance de cause ».

 

Enfin, la CR demande qu’aucune sanction ne soit appliquée pour le non-respect des MAEC élevage, « afin qu’aux très grandes difficultés liées aux conditions économiques et climatiques, ne viennent pas s’ajouter des sanctions réglementaires qui seraient mal vécues ». Bernard Lannes justifie cette dérogation exceptionnelle : « Les mauvaises récoltes peuvent conduire les agriculteurs à changer l’affectation de certaines parcelles, ce qui vient modifier le calcul de chargement. Cela peut amener certains éleveurs à sortir de l’éligibilité aux MAEC souscrites. Par ailleurs, les très faibles récoltes en céréales à paille et ensilage ainsi que le manque de trésorerie va rendre impossible le respect des 80 % de finition des animaux pour les éleveurs ayant souscrit une MAE FZH (finition en zone herbagère), avec un certain nombre d’animaux qui partiront non finis en vif. »