La proportion de souches de sclérotinia détectées comme résistantes aux fongicides de la famille des SDHI est en progression constante depuis 2011, notamment en Ile-de-France, dans le Cher, l’Yonne, l’Aube, la Meurthe-et-Moselle, la Marne, l’Eure et l’Oise. C’est ce que révèle le dispositif de surveillance conduit par Terres Inovia, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) et la DGAL (Direction générale de l’alimentation), avec l’appui de l’Inra. En 2014 et 2015 (cumul des deux années), jusqu’à 40 % des sites analysés ont présenté au moins un sclérote résistant au boscalid.
Application unique
Du fait de ce constat, plusieurs recommandations ont été émises lorsque la protection contre le sclérotinia est nécessaire : éviter d’utiliser le boscalid seul et limiter la fréquence d’intervention à une application unique de SDHI (boscalid, fluopyram et bixafen) par campagne. En situation de fort risque de sclérotinia dans les parcelles (retour fréquent du colza, historique d’attaques sévères…), où la résistance aux SDHI est avérée, il faut éviter les associations SDHI + Qol (strobilurines) ainsi que les solutions où l’efficacité de la lutte repose essentiellement sur le mode d’action Qol (Priori Xtra, Acapela soft, Control). Objectif : assurer la durabilité de ce dernier mode d’action pour lequel aucune résistance spécifique n’a encore été décelée en colza. L’utilisation de prothioconazole ou d’associations à base de triazoles est dans ce cas le plus adapté.