Sécheresses, inondations, re-sécheresses… Qu’on lui attribue ou non une responsabilité humaine, le dérèglement climatique est une réalité dans les campagnes. Et ce n’est que le début, prévient encore une fois le Giec, dans un sixième rapport encore plus alarmant que les précédents.

Déjà +1°C

Un réchauffement moyen de la planète de 1,5°C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle entraînerait une augmentation des événements climatiques extrêmes (canicules, sécheresses, ouragans, inondations, etc.), en plus de l’élévation du niveau des mers qui menace directement les régions côtières et insulaires du globe.

Les effets, sur les plantes, les animaux, et en définitive les populations (soif, faim, pauvreté…) seraient encore plus dramatiques pour un réchauffement global moyen de 2°C. Or, en 2017, le réchauffement moyen atteignait environ 1°C. Et au rythme actuel, il atteindra 1,5°C vers 2040… Avec les conséquences évoquées plus haut. D’ailleurs, les 1,5°C sont déjà dépassés dans certaines régions du globe.

L’agriculture attendue sur le stockage du carbone et la réduction des émissions de méthane

Les engagements pris en grande pompe par les pays signataires de l’accord de Paris ne résistent pas à l’analyse des experts du Giec. Selon eux, ils se révèlent très insuffisants à infléchir la courbe du réchauffement. Seule solution, insiste le Giec : adopter des politiques climatiques plus volontaristes. Il faudrait en particulier atteindre une baisse des émissions de CO2 de 45 % en 2030 par rapport à 2010, et arriver à la neutralité carbone (ne pas émettre plus de carbone que ce qui est stocké) d’ici à 2050, voire 2040. L’agriculture a bien sûr un rôle à jouer. Elle est attendue sur le sujet du stockage du carbone, mais aussi de la réduction des émissions de méthane.

Gare aux solutions mirages

Alors que les gouvernements rivalisent dans l’art de procrastiner, les experts du Giec les invitent à ne pas trop compter sur les technologies de captage et stockage du carbone pour rattraper le temps perdu. Ils soulignent qu’elles n’ont pas fait leurs preuves à large échelle et pourraient concurrencer d’autres usages du foncier. Sans compter que dépasser le seuil de 1,5°C, même temporairement avant de retirer du carbone de l’atmosphère, pourrait entraîner des conséquences irréversibles sur les écosystèmes.

B. Lafeuille