Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, un organisme intergouvernemental européen dont Florence Rabier est la directrice générale, va s’équiper en 2020 d’un puissant ordinateur capable d’analyser en un temps record des milliards d’informations
De 18 km² à 10 km²
La prévision météorologique requiert des moyens informatiques énormes en raison du nombre de données à traiter. Elle s’établit à partir d’observations dans l’atmosphère, « découpée en milliards de petits cubes », dont chaque composant est ensuite transformé en équations physiques et en modèles mathématiques. « Donc, plus le cube est petit, plus le calcul est précis », explique Florence Rabier.
Avec le nouvel ordinateur, les cubes ne couvriront plus une superficie de 18 km², mais de 10 km², ce qui permettra d’affiner considérablement la prévision, en matière par exemple de précipitations, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour l’agriculture. Les prévisions météorologiques sont désormais à 85 % fiables à sept jours, mais on peut déjà donner une tendance à plusieurs mois.
Anticiper les événements extrêmes
Ce nouvel outil présente également un intérêt fort pour anticiper des événements météo extrêmes, tels que des ouragans par exemple. Des prévisions plus fines, notamment en termes de températures, permettent également de mieux préparer les besoins énergétiques des populations. C’est particulièrement intéressant en ce qui concerne la production d’électricité, très difficile à stocker.
Le centre de calcul de l’organisme, basé au Royaume-Uni, devrait déménager à Bologne (centre de l’Italie), où le nouvel équipement est attendu. Il sera loué pendant quatre ans, obsolescence technologique oblige, pour un budget total de 70 M€. Le centre vend certaines de ses informations à des clients privés (européens, chinois, américains) et les offre gratuitement en cas de catastrophe climatique imminente.