Le design plutôt réussi de l’Atos n’est pas sans rappeler celui de ses grands frères Claas. Cependant, ne vous y trompez pas : celui-ci ne sort pas du Mans mais arrive d’Italie. Il est issu d’un partenariat avec Same-Deutz-Fahr et donc fabriqué sur la même chaîne que ses concurrents verts (le 5G Deutz-Fahr) et rouges (l’Explorer Same). La transmission tout comme le moteur sont d’origine SDF. Notre modèle est équipé d’une boîte mécanique 60x60 munie d’un tripleur et de l’inverseur Revershift sous charge. Le moteur est un 4 cylindres de 3,8 l. Nous avons pris en mains le plus gros modèle de la gamme, avec 109 ch. Il est équipé d’un chargeur frontal. Nous l’avons utilisé avec une faneuse de 8 toupies, sur le tas de fumier puis sur route.
En attendant le beau temps pour faner, nous manipulons quelques godets de fumier. Nous prenons place dans une cabine à 4 montants plutôt spacieuse. Malgré une première marche un peu haute, les poignées le long du montant et sur la portière sont bien placées. On regrette l’absence d’un siège passager, en option même sur le plus gros modèle, ainsi que le manque d’espaces de rangement dignes de ce nom. L’inverseur comme le levier de vitesses principal tombent sous la main. On enclenche la seconde, qui se trouve en haut de la grille, et c’est parti.
Le chargeur est un FL 100 avec parallélogramme hydraulique. Produit par MX, il est plutôt imposant au regard de la taille du tracteur. La commande basse pression FlexiPilote pour le chargeur dispose d’un joystick ergonomique.
Des fonctions utiles
Pour les opérations de chargement, l’Atos offre divers automatismes qui se sont révélés utiles. Avec le Smart Stop, notre frein se transforme en embrayage. Dès qu’on le lâche, le tracteur repart. Nous combinons cela avec la « direction dynamique » : un simple appui sur ce bouton nous permet de diviser par deux le nombre de tours de volant. Cette fonction est très appréciable lors des manœuvres de chargement, même s’il est à noter que le volant se montre alors plus dur à tourner. Petit bémol, le système ne se déconnecte pas au-delà d’une certaine vitesse mais un bip retentit lorsque l’on roule à partir de 20 km/h.
L’agressivité de l’inverseur est réglable de - 2 à + 2 (soit cinq positions) selon les travaux et le confort que l’on souhaite. Une molette positionnée sur l’inverseur simplifie le réglage. La finition perfectible de la partie comprenant l’inverseur et la commande des feux fait osciller le bloc lorsqu’on les actionne. Enfin, un mode Eco offre la pleine puissance hydraulique dès que le tracteur est à 1 500 tr/min. Accélérer davantage n’a plus d’utilité dans ce cas. La mémorisation d’un régime moteur grâce à un appui long sur le bouton dédié à cet effet nous libère de la pédale d’accélérateur. Il n’y a plus qu’à se soucier de notre chargeur.
La visibilité depuis la cabine est bonne. Elle est renforcée par une vitre de toit offrant une vue sur le godet, même lorsque celui-ci est levé au maximum.
Une fois nos travaux terminés, nous décrochons le chargeur. L’opération est plutôt simple et la dépose s’effectue sans encombre. Le remontage est plus complexe et demande une certaine dextérité. Nous n’avons pas réussi la manœuvre du premier coup. Elle impose que le chargeur soit légèrement retenu pour ne pas avancer lorsqu’on le raccroche. L’accrochage du godet ne nous a pas non plus facilité la vie car la connexion hydraulique Mach 2 s’est révélée dure à verrouiller.
Simple mais confortable
Avec l’arrivée inespérée de quelques jours de soleil, nous avons testé l’Atos 350 à une autre tâche, en l’attelant à une faneuse de 8 toupies. L’opération est simplifiée par une bonne visibilité sur l’arrière et des boutons sur l’aile. Cependant, les connexions hydrauliques sont disposées de part et d’autre du troisième point, ce qui n’est pas des plus pratiques, surtout pour les petits gabarits. Les quelques kilomètres qui nous séparent de la parcelle nous prouvent que ce tracteur est confortable mais les rétroviseurs sous-dimensionnés pénalisent la visibilité sur l’arrière. Sur le levier de vitesses, on retrouve 2 boutons pour passer les rapports powershifts. L’absence de Speed Matching nécessite d’avoir un bon élan lors du passage des vitesses. Un troisième bouton permet de débrayer pour passer les vitesses. Une information apparaît alors au tableau de bord. À 40 km/h, le tracteur se régule à 1 600 tr/min. Au champ, la sélection du régime de prise de force s’est montrée parfois dure à engager. Son engagement est simple et se fait depuis la console sur l’aile droite.
L’Atos s’est révélé confortable sur notre parcours routier. La finition, parfois perfectible, contraste avec une conduite agréable grâce à plusieurs automatismes bien pensés pour les éleveurs. L’entrée de gamme du constructeur allemand permet de se constituer un tracteur à la carte et adapté aux petites exploitations.