L’offre locale est-elle l’avenir des produits de grande consommation ? C’est ce qui ressort d’une enquête de l’IRI, institut spécialisé dans l'analyse des données des produits de grande consommation, présentée le 6 octobre 2022 lors d’un webinaire.

Par goût du bon et par civisme

« L’attente des consommateurs pour le « local » est extrêmement forte », souligne Frédéric Nicolas, qui étudie les comportements des consommateurs à l’IRI. À la question « sur quels produits souhaitez-vous avoir le plus de choix dans ce magasin », la moitié des clients plébiscitaient le « local » et le « français ». Bien avant les produits « sans », ou équitables ou encore bios (22%), d'après une enquête de l'IRI réalisée en 2021.

Derrière le mot de « local », les personnes interrogées entendent un produit fabriqué dans leur région, artisanal, et en circuit court avec peu ou pas d’intermédiaire. Elles en attendent des bénéfices : une qualité supérieure, une provenance connue qui rassure, ainsi qu’un intérêt en termes de civisme (les emplois de la région sont préservés).

Consommer mieux intéresse tout le monde

« Les consommateurs expriment ici un rejet de l’industrie agroalimentaire et du système de consommation de masse et standardisée, analyse Frédéric Nicolas. Les Français sont connus pour être réfractaires à la globalisation, attachés au terroir et avec une culture alimentaire forte. »

D'ailleurs le local est un axe du « bien consommer », qui parle à tout le monde, quelle que soit la tranche d’âge, rural ou urbain, et catégorie socioprofessionnelle, poursuit l'expert de l'IRI.

Moins d'intérêt pour le bio

Si on leur donne le choix entre du local et du bio, les personnes choisissent sans hésiter, 86 %, du local, montre l'enquête de l'IRI. Attention, précisons que la question a été posée dans les rayons "conventionnels" : le même choix proposé en rayon spécialisé bio aurait sûrement eu un résultat différent.

Dynamique favorable à exploiter

Philippe Goetzmann, expert de la grande consommation, croit dans l'énorme potentiel de développement des produits locaux, en jouant sur le sentiment identitaire des différentes régions. Et pour peu qu'on mette les moyens pour la promouvoir en magasins, elle aurait un boulevard. Mais pour arriver dans les rayons des grandes surfaces, et peser sur le marché, il faut selon lui des marques locales avec une production suffisante, de type "petites et moyennes entreprises" PME et pas "très petites entreprises" TPE.