La FDSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont recensé 42 « points noirs » dans le Maine-et-Loire : Epieds entre Saumur et Montreuil-Bellay, la forêt de Chambiers près de Durtal, un massif de 1 000 ha à Ombrée d’Anjou, un autre attenant au château de Serrant... Des territoires pas ou mal chassés dans lesquels les dégâts aux cultures explosent. « On a parfois affaire à des chasses commerciales : les propriétaires laissent les sangliers proliférer pour satisfaire les actionnaires, explique Sylvain Piet, élu FDSEA. Dans d’autres cas, la chasse est difficile du fait de l’environnement. »

Des situations complexes

Le 16 septembre, la FDSEA et JA ont convié la presse sur l’une de ces parcelles complexe, à Saint-Jean-de-Linières, en périphérie ouest d’Angers. « Cette année, j’ai déclaré 7 hectares de dégâts dont ces 3 hectares de maïs, explique Sébastien Leroueil, exploitant. Cette parcelle sert de refuge aux sangliers. J’en ai vu jusqu’à 25 regroupés ! Mais elle est difficile à chasser car elle est coincée entre l’autoroute, une départementale et des maisons. À côté, il y a un camp militaire. »

© Anne Mabire - En 2021, les chasseurs 49 ont versé 250 000 € au titre des dégâts de gibier. 80 % concernait les sangliers.

À l’automne 2021, les sangliers ont aussi détruit le terrain de foot de Saint-Lambert-la-Potherie (2 619 habitants), village voisin de Saint-Jean-de-Linières. Depuis, la pelouse a été refaite et le terrain clôturé. « La facture s’élève à 100 000 €. C’est beaucoup sans compter qu’aujourd’hui, les sangliers sont présents dans certains quartiers. Leur population est plus forte que ce que nous pouvons supporter », témoigne Corinne Grosset, maire.

Tir de nuit et piégeage

« Pour ce type de situation, nous avons proposé au préfet et à la DDT d’expérimenter le piégeage et le tir de nuit. Les drones thermiques peuvent également être intéressants », pointe Damien Boussiron, directeur adjoint de la FDSEA. Ailleurs, le syndicat prévient les propriétaires de chasses : « Si en fin d’année, les dégâts sont encore trop importants, nous demanderons des battues administratives ».