Dans les près, il peut arriver d’observer des bovidés, et notamment des petits ruminants, présentant des cornes surnuméraires. Le mystère entourant ces animaux dits « polycères » vient d’être résolu. Dans un communiqué publié le 17 février 2021, l’Inrae se fait le porte-parole de la récente découverte d’une équipe de chercheurs : « Les individus polycères portent tous une mutation affectant le même gène : HOXD1. »

 

Les chercheurs, issus de l’Inrae, de l’Université de Genève, de l’école polytechnique de Lausanne, de l’union des coopératives d’élevage Allice ainsi que de plusieurs musées et associations de races, en sont arrivés à cette conclusion « grâce à l’étude des génomes de plus de deux mille chèvres et moutons. »

Un gène « architecte » à la fonction « inattendue »

Le gène HOXD1 est un gène architecte, c’est-à-dire « l’un des gènes qui construisent le plan du corps pendant le développement des embryons chez les mammifères », vulgarise le communiqué.

 

La fonction du gène HOXD1 est de « délimiter la surface de l’endroit où les cornes peuvent pousser ». La mutation de ce gène implique un agrandissement de cette zone, « ce qui aboutit à la scission des bourgeons des cornes au cours du développement embryonnaire. » Pour les chercheurs, il s’agit là d’une fonction « nouvelle et inattendue » pour un gène architecte.