L’Autorité « prend acte du retrait, annoncé par Euralis et Maïsadour, de leur projet de création d’une entreprise commune qui aurait rapproché, d’une part, les activités de palmipèdes gras, de saurisserie et de distribution au détail de produits […] du groupe Maïsadour […] et, d’autre part, les activités de palmipèdes gras et de distribution au détail de produits à dominante alimentaire du groupe Euralis », selon un communiqué. Maïsadour commercialise notamment les marques Delpeyrat et Comtesse du Barry, tandis qu’Euralis possède Rougié et Montfort.
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Un projet avorté
Les deux groupes coopératifs avaient notifié en mai leur projet de rapprochement à l’Autorité de la concurrence. Cette dernière avait ouvert en décembre une « phase d’examen approfondi » considérant qu’il existait un « doute sérieux d’atteinte à la concurrence », au terme d’une première phase d’examen. Les deux groupes n’ont pas attendu la fin de cet examen approfondi pour abandonner leur projet de fusion.
L’Autorité, qui « a mené une analyse minutieuse et de grande ampleur », a notamment relevé jeudi que « l’entreprise commune aurait détenu des marques fortes, de très importantes parts de marché sur de nombreuses segmentations des marchés de l'aval de la commercialisation de produits issus de canards gras […] dans un secteur très impacté par la grippe aviaire ».
L’Autorité a également souligné « l’absence de facteurs susceptibles de discipliner le comportement de la nouvelle entité en raison de l’absence d’une concurrence actuelle et potentielle suffisante ». En résumé : la fusion aurait conduit à une situation de quasi-monopole dans un secteur fragile. Les entreprises ont retiré un projet qui courrait le risque de ne pas obtenir la validation de l’Autorité de la concurrence en l’état.