« Nous sortons d’une période d’une dizaine de jours de clémence marquée, avec un ensoleillement maximal […] et des températures de 6 à 8 degrés au-dessus de la normale » en raison de la présence d’un anticyclone, a indiqué lors d’un point avec la presse Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.

 

> Consultez vos prévisions météorologiques sur Lafranceagricole.fr

Des températures en dessous des normales

D’ici à la fin de la semaine, « en quelques jours, on va passer à des températures de 3 à 6 degrés en dessous des normales ». Pourquoi ? À cause d’une perturbation accompagnée de descentes d’air froid venu du Nord. De jeudi à samedi, plusieurs régions pourraient donc connaître des épisodes de froid « dignes d’un mois de février », voire de la neige sur le Nord, le Centre et les massifs, ainsi que des gelées.

 

Selon Météo-France, l’épisode devrait toutefois être moins marqué que celui du début d’avril 2021 qui avait ravagé plusieurs régions d’arboriculture et certains des vignobles les plus prestigieux du pays, entraînant environ deux milliards d’euros de perte de chiffre d’affaires, selon les syndicats agricoles.

 

C’est la conjonction d’un printemps précoce, causant le début de bourgeonnement de la végétation (débourrement), suivi d’un épisode de gel, pas forcément inhabituel pour la saison, qui accentue le danger pour les cultures.

La probabilité des gelées printanières augmente

Des scientifiques spécialisés dans « l’attribution » de certains phénomènes météo au changement climatique avaient ainsi conclu qu’il avait « augmenté d’environ 60 % » la probabilité d’un épisode comme celui d’avril 2021.

 

Mais « on peut espérer avoir moins de dégâts » que l’an denier lors de la nouvelle vague de froid, a souligné de son côté Mathieu Regimbeau, agrométéorologue à Météo-France. D’abord car il sera « moins brutal et plus modéré », mais aussi car « toutes les végétations n’ont pas entamé leur débourrement ».

 

À lire aussi : Déposez vos demandes d’indemnisation supplémentaire pour l’épisode de gel d’avril 2021 (28/03/2022)

La vigilance est de mise

Les vignes notamment devraient moins souffrir, même si la vigilance est de mise pour l’arboriculture ou les céréales, a-t-il estimé. « On peut s’attendre à une recrudescence de ces événements », a cependant averti le spécialiste, puisque le réchauffement fera que « la végétation sera de plus en plus en avance » et donc à la merci d’un épisode de froid.

 

L’étude d’attribution sur l’épisode de 2021 avait elle aussi prévenu que le phénomène risquait de « s’amplifier dans le futur ». Pour quelle raison ? Parce qu’un réchauffement de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle — soit l’objectif de réchauffement maximal de l’accord de Paris qui semble pour l’instant hors de portée — verrait « encore 40 % d’augmentation de la probabilité de ce type d’événement ».