Chaque journée sans eau apporte son lot de difficultés aux agriculteurs australiens. Dans cette partie de l’hémisphère, le blé est planté en mai pour être récolté entre octobre et décembre. À la suite d’un hiver très sec, le département d’Agriculture du gouvernement australien s’alarme : « Les conditions sèches ont été exacerbées par la chaleur de septembre (sortie de l’hiver). »

Faible rendement

En octobre, seuls 5 à 50 millimètres de pluie sont tombés et, sur les quatre derniers mois, un important déficit a été constaté. Bill Crabtree, agriculteur et agronome, produit du blé dans la « wheat belt » (ceinture céréalière), en Australie occidentale. Sur ses 2 800 hectares plantés, il devrait perdre 200 ha. Son rendement, très inégal, varierait entre 2 et 0,7 tonnes par hectare. « La dernière sécheresse a couru de mars à juin dernier, avec 55 mm de pluie. Le record de ses cent dix dernières années ! Malgré l’hiver sec qui était attendu, j’ai décidé d’ensemencer ma ferme de 2 800 ha. Peu de précipitations pour le blé auraient suffit. Contre toute attente, nous n’avons reçu que 12 mm de pluie sur sept épisodes, durant ces quatre derniers mois. C’est la saison la plus sèche jamais enregistrée. Mon pari a été une erreur », déplore l’agriculteur.

Selon le Bureau of meteorology d’Australie, novembre devrait être encore plus sec dans la plupart des régions du nord de l’Australie occidentale.

Quatrième exportateur de blé mondial, l’Australie devrait connaître une mauvaise récolte de blé cette année. En 2016, le pays avait bénéficié d’une météo clémente et d’une production en augmentation de 32 %. Cette année, elle baisserait de 40 % par rapport à 2016, pour tomber à 22 millions de tonnes.

Au regard de la maigre production, « le prix du blé va augmenter, mais faiblement, modère l’Abares (Australian Bureau of Agricultural and Resource Economics and Sciences). Le prix moyen pour l’APW1 (Aust Premium White, avec protéines supérieures à 11 %) atteindra 290 dollars, contre 255 dollars l’année dernière », explique Bill Crabtree. Selon l’Abares, les recettes sur le blé exporté diminueraient en 2017-2018 de 16 %.

Aides en berne

« Le métier est devenu très difficile », commente Bill Crabtree, dont les seuls soutiens reçus sont les conseils du bureau de l’agriculture.

Aux côtés des céréaliers, les éleveurs souffrent également de la sécheresse. Certains ont été contraints de vendre leur troupeau, comme en Nouvelle Galles du Sud, où le cheptel de moutons a été divisé par deux ces dernières années.

L’Australie fait partie des pays les plus touchés par la sécheresse dans le monde.