L’indicateur du prix de vente des bois sur pied en forêt privée poursuit sa progression et, abstraction faite de 2007, est à son plus haut niveau depuis 2004. Il s’établit aujourd’hui à 58 €/m3, toutes espèces confondues, contre 56 €/m3 l’année dernière. Cette progression masque néanmoins des réalités contrastées. « Deux espèces ont été motrices : le chêne et le douglas », précise Gilles Seigle, président de la société forestière de la Caisse des dépôts. Le prix du chêne progresse de 12 % par rapport à 2015, à 151 €/m3 en moyenne. Il a bénéficié de la demande étrangère (Angleterre, Allemagne, Chine) et de l’industrie de la tonnellerie. Le douglas, très prisé pour la construction, voit son prix moyen augmenter de 7 %, à 56 €/m3. Il contribue ainsi à stabiliser le prix des résineux, tiré par le bas par les autres essences (épicéa commun, pin maritime).
Le siècle du bois
Les bois d’industrie et les bois d’énergie feuillus ont, en revanche, pâti de la chute des cours mondiaux de la pâte à papier, des stocks déjà présents chez les industriels et d’un climat hivernal très doux depuis plusieurs années. Ils s’affichent sous la barre des 10 €/m³, pour la première fois depuis 2006. Selon l’interprofession, trois facteurs principaux ont influencé à la hausse le marché du bois : un bon rapport euro-dollar, favorable à l’exportation ; la reprise du secteur de la construction, qui totalise 50 % des volumes de bois et la progression de l’indice de production industrielle. La profession est optimiste pour les années à venir, d’autant que les politiques publiques soutiennent les filières de bois de construction et de bois énergie. « Les perspectives sont bonnes en vue de la reprise économique », estime Gilles Seigle. « Le XXe siècle était celui du béton, le XXIe siècle sera le siècle du bois ! » assure Cyril Le Picard, président de l’interprofession France bois forêt.