«Àsa création, en 2008, la SCIC (1) Mayenne Bois Énergie (MBE) opérait uniquement dans le nord du département et valorisait 500 tonnes de bois déchiqueté par an, raconte son gérant, Emmanuel Lelièvre. À peine dix ans plus tard, nous atteignons 4 200 t. Notre rayon d’action s’est étendu à toute la Mayenne et nos achats de bois ont permis d’injecter 1 million d’euros dans l’économie locale. » Basée à Parigné-sur-Braye, MBE approvisionne trente-trois chaudières, propriété de collectivités locales et d’entreprises. « Nous garantissons un approvisionnement dans un rayon de 20 km de chaque chaudière », précise Emmanuel Lelièvre. Pour tenir cet engagement, MBE s’appuie sur un réseau de dix plateformes de réception et de stockage. La plus petite accueille 200 t et la plus grosse jusqu’à 700 t.

À Port-Brillet, aux portes de Laval, une Cuma a porté cet investissement et gère l’activité du site. À partir de cette plateforme, « nous alimentons la gendarmerie et le collège, mais également un CAT, le lycée agricole de Laval et la fromagerie d’Entrammes », explique Philippe Gruau. Avec 60 m³ livré tous les deux ans, cet éleveur laitier de Saint-Ouën-des-Toits fait partie des « petits » apporteurs de Port-Brillet. Mais, en tant que président de la Cepvil (2), il accompagne le développement de la filière bois énergie : « Nous sommes équipés de deux déchiqueteuses à grappin. Elles peuvent fabriquer des petites plaquettes pour les deux cents chaudières individuelles que nous fournissons, et des plus grosses pour les chaudières collectives. »

1 500 t supplémentaires

Aujourd’hui, le bois bocager agricole couvre les deux tiers des besoins de MBE. « Cent dix agriculteurs actionnaires travaillent avec nous. Et quarante-trois autres sont sur une liste d’attente, prêts à livrer entre 1 500 et 2 000 t. Ce volume correspond, peu ou prou, aux projets d’investissement recensés à l’échéance 2020. Une dizaine sont à l’étude, dont les deux plus avancés, portés par les communes de Craon et Saint-Berthevin, devraient démarrer l’hiver prochain. « Nous sommes capables de répondre à ces projets, tout en garantissant une gestion durable de la ressource. À 4 200 t, nous ne valorisons que 15 % de la production annuelle de bois bocager agricole du département », rappelle Emmnuel Lelièvre.

(1) Société coopérative d’intérêt collectif. (2) Cuma d’étude, de promotion et de valorisation des initiatives locales.