« Si les céréaliers de l’Occitanie veulent s’en sortir, il est indispensable que certains des bassins de production soient considérés comme des zones intermédiaires, a martelé Yvon Parayre, agriculteur à Montgazin (Haute-Garonne) et administrateur de l’AGPB (1), lors de la réunion régionale des céréaliers de France, le 28 janvier, à Baziège (Haute-Garonne). Nous allons réaliser un zonage et le soumettre au ministère. Certains critères coulent de source, tels que les rendements, les sols peu profonds avec de faibles réserves utiles, les coteaux sujets à l’érosion… La démarche sera menée avec l’aide de la FRSEA Occitanie, d’Arvalis et de l’AGPB. »
Première région productrice de blé dur, de maïs pop-corn, de céréales biologiques et de sorgho, l’Occitanie collecte quelque 5 millions de tonnes par an. Les grandes cultures occupent 1,045 million d’hectares, soit un tiers de la surface agricole utile régionale, dont 350 000 ha sont en zones à moindre potentiel. Les rendements y sont inférieurs de 20 à 30 q/ha à la moyenne. « Nous réalisons à peine 78 % des rendements nationaux, ce qui est très pénalisant, reprend Yvon Parayre. Avec des coûts de production en hausse, plus de la moitié des céréaliers purs sont vraiment en difficulté. »
Vers les certifications
Pour s’assurer un revenu décent, tout en répondant aux attentes sociétales, l’AGPB propose aux producteurs de profiter du green new deal voulu par l’Union européenne pour s’engager dans des démarches de certification environnementale pour la neutralité carbone. Il en existe cinquante-neuf en France, notamment les cahiers des charges des marques Jacquet, Le blé de nos campagnes et Lu, ou encore le label Agri Confiance.
Quant à la certification HVE (haute valeur environnementale), l’AGPB souhaite que 80 % des céréaliers aient validé le niveau 2 d’ici à 2025. « Nous œuvrons au niveau national et européen pour l’obtention d’une équivalence entre cette certification et le futur Ecoscheme, nouveau dispositif environnemental de la Pac, aujourd’hui en discussion, précise Éric Thirouin, président de l’AGPB. Il est primordial de se positionner dès maintenant. »
Florence Jacquemoud
(1) Association générale des producteurs de blé.