Profitant de l’annonce de son changement de nom et d’identité, l’Association française du gaz, rebaptisée France Gaz, souhaite donner "une nouvelle dynamique avec le développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique". C'est ce qu'a indiqué son président Jean-Marc Leroy, le 12 janvier 2023 à l’occasion d’une conférence de presse à Paris.
80 TWh issus de la production de biogaz d’ici à 2030
Alors que la France traverse, comme de nombreux pays, une crise énergétique majeure, la filière gazière française entend accélérer la production de biogaz, avec notamment le développement de la méthanisation agricole. "Dès 2030, la filière vise 20 % de gaz renouvelables et bas carbone dans notre consommation nationale" de gaz, estime Jean-Marc Leroy.
Ainsi, France Gaz souhaite que 80 TWh (térawattheures) soient issus de la production de biogaz à l’horizon de 2030, contre 10 TWh aujourd'hui. Pour la filière, voir inscrire cet objectif dans la stratégie française énergie et climat "constitue un pas essentiel pour atteindre le 100 % renouvelable en 2050".
Cet objectif permettrait de sécuriser l’approvisionnement en compensant la part de gaz importée dans ce contexte de crise mondiale de l’énergie tout en donnant un caractère renouvelable et local à une partie du gaz consommé en France. Pour Jean-Marc Leroy, le gaz de demain ne sera plus importé et fossile, mais local et vert.
La majorité du biogaz proviendra de la méthanisation
Avec 10 TWh en 2022, le gaz renouvelable ne représente que 2 % de la consommation française. Selon France Gaz, la tendance baissière de la consommation nationale de gaz devrait se poursuivre avec une consommation aux alentours de 400 TWh en 2030. La filière se fixe comme objectif une production de 25 TWh de biogaz d’ici à 2025 pour atteindre les 80 TWh en 2030.
"L’essentiel viendra de la méthanisation, à hauteur de 50 TWh, dont 80 % (environ 40 TWh) de la méthanisation agricole", a estimé Jean-Marc Leroy. Une autre partie du gaz produit, environ 10 TWh, viendra de la valorisation des déchets avec le développement des nouvelles technologies telles que la pyrogazéification ou la gazéification hydrothermale. Les 20 TWh restants proviendront du biogaz hors réseau ainsi que des biogaz liquides tels que le biobutane ou le biopropane.
"Aujourd’hui, un méthaniseur est mis en service tous les 2 jours", estime Jean-Marc Leroy. Si plus de 500 méthaniseurs injectant du gaz dans le réseau sont déjà raccordés sur le territoire, le syndicat prévoit de multiplier par dix ce nombre afin de remplir les objectifs fixés.