La Confédération paysanne "n’ira pas". Dans un courrier envoyé le 21 novembre 2022 adressé au ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et à la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, le syndicat a informé de son refus de participer aux ateliers sur la biodiversité du Conseil national de la refondation (CNR).
"Parler de refondation, qu’est-ce que ça veut dire ? Quelle refondation il y aura ? s’interroge Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne interrogé par La France Agricole. Les objectifs sont flous, remarque-t-il, personne d’ailleurs ne les connaît. "
"Ce n’est pas un cadre adapté pour nous"
Lancé par Emmanuel Macron le 8 septembre 2022 et présenté le 21 octobre dernier par la Première ministre Élisabeth Borne, le CNR est dédié, comme l’indique le ministère sur son site internet, "aux problématiques de transition écologique" telles que la nature, l’eau et la biodiversité, la transition énergétique.
"Il n’y a pas d’ateliers agricoles et sur l'alimentation à proprement parler dans ce CNR, déplore Nicolas Girod. L’arbitrage tourne toujours dans le même sens et ce qui en sort n’est pas représentatif de ce qui se dit lors des débats. Donc, si y aller sert une fois de plus à être la caution d’un débat au service d’une politique libérale et à cautionner quelque chose qui, à la fin, ne nous plaira pas, ça ne sert à rien. Ce n’est pas un cadre adapté pour nous."
La Confédération paysanne a d’autres priorités
La Confédération paysanne n’avait pas été conviée au lancement du projet au début de septembre. Le syndicat a été informé de l’invitation à participer aux trois ateliers sur la biodiversité prévus d’ici à la fin de décembre "la semaine dernière seulement", précise Nicolas Girod.
"On n’est pas d’accord avec la manière dont ça nous a été présenté, on n’a été informé de rien, zéro coup de fil pour nous prévenir de ce qu’on allait y faire, de ce qu’on attendait de nous, poursuit-il. Si on veut respecter les organisations syndicales, c’est au minimum de nous prévenir."
La Confédération paysanne préfère davantage "prioriser les temps sur lesquels elle espère avoir une influence, comme la concertation avec le ministère de l’Agriculture sur le pacte et la loi d’orientation agricole".