Séchants, pentus, difficiles d’accès, non cultivables. En Maine-et-Loire, les coteaux de la vallée de la Romme et de l’Auxence, son affluent, ne sont pas faciles à valoriser. À cheval sur trois communes, ce territoire situé à l’ouest d’Angers couvre 350 hectares.

 

Il est l’un des quatre-vingt-neuf sites reconnus espace naturel sensible (ENS) par le Conseil départemental. En particulier parce qu’on y trouve – loin du sud de la France où il pousse habituellement – du plantain caréné. Cette reconnaissance comme ENS est assortie d’un plan de gestion pour 2022-2024. Il doit permettre d’aider entre six et huit éleveurs par an à mieux valoriser leurs coteaux.

Complémentarité fourragère

« Ce programme est le second mené sur ce territoire », rappelle Simon Logerais, chargé de mission à la chambre d’Agriculture. Il y a deux ans, dans le cadre d’un contrat Nature, six exploitations ont bénéficié d’un accompagnement technique et financier. « Cela m’a permis de poser des clôtures high tensile sur 4 ha et d’équiper les parcelles d’abreuvoirs à auge », témoigne Nicolas Beaumont. Double actif, il exploite une dizaine d’hectares de coteaux, sur lesquels il engraisse des génisses avant de les commercialiser en filière bio.

 

Les clôtures high tensile ont l’avantage de plier sans rompre. Elles résistent aux chutes de branches, aux passages de sangliers et d’autres gros gibiers.

 

Mais elles ont un coût, « de l’ordre de dix euros par mètre linéaire posé pour un chantier comme celui mené chez Nicolas », précise Simon Logerais. Un coût difficile à amortir, sauf à raisonner à l’échelle du système d’alimentation, en considérant que les coteaux apportent une complémentarité fourragère. « C’est la démarche que nous proposons aux agriculteurs », a ajouté Simon Logerais.

 

L’un des six bénéficiaires du premier programme est éleveur caprin. Avec la réouverture des coteaux, il peut faire pâturer ses boucs sept à huit mois par an, contre quatre précédemment. « L’économie de charges est de 3 000 euros, c’est loin d’être négligeable. Et il faut y ajouter un gain de temps de travail. » Des arguments qui portent. À l’issue d’une journée d’information début décembre 2021, plusieurs éleveurs se montraient intéressés.