« Comment la Pac 2023-2027 va-t-elle protéger et restaurer la biodiversité ? », en cohérence avec la ligne des objectifs climatiques et environnementaux du pacte vert ? À la fin de 2020, à partir des propositions des plans stratégiques nationaux envoyées à Bruxelles, 300 experts de 23 pays membres — dont des parties prenantes et plusieurs scientifiques — se sont penchés sur cette question. Leurs appréciations et propositions ont été synthétisées dans un article de douze pages (en anglais), auquel l’Inrae a participé, accessible sur le site Conservation Letters.
Encourager financièrement l’ambition écologique
Le constat est clair : comme les Pac précédentes, la future Pac ne stoppera pas les pertes de biodiversité dans les milieux agricoles. Même les nouveaux écorégimes — paiements pour bonnes pratiques environnementales — n’auront que des effets « modestes » sur la biodiversité.
Pour être efficaces, ces écorégimes devraient rémunérer particulièrement la présence d’éléments naturels du paysage et les prairies gérées de manière extensive, recommandent les experts. Et selon eux, il faudrait voir plus loin que l’échelle de l’exploitation, et encourager les actions collectives sur des territoires. Et la clé du succès sera aussi d’allouer un budget suffisant à la biodiversité pour encourager les bonnes pratiques par des niveaux de paiement plus élevés.
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(23/06/2022)
Urgence d’agir, alertent les auteurs
Or, il y a urgence à protéger les services assurés par la biodiversité. « Le statu quo climatique et environnemental n’est plus une option, alerte Hervé Guyomard, directeur de recherche en économie à l’Inrae et coauteur de l’article. Le problème doit être traité à la hauteur de l’enjeu, y compris en tenant compte des conséquences productives et économiques d’une ambition écologique renforcée […]. Si on n’est pas prêt à payer ce prix aujourd’hui, le prix à payer demain et après-demain sera bien plus considérable […] »