Double, triple et même quadruple : le nombre de trémies ne cesse d’augmenter sur les semoirs actuels. Apporter de l’engrais starter, semer des mélanges de couverts avec des densités différentes ou semer des cultures associées sont autant de raisons qui poussent les constructeurs à sortir d’un système où le semoir ne dispose que d’une trémie, d’une distribution et d’une descente.

Aujourd’hui, l’offre de semoirs multitrémie se compose surtout de machines plutôt dédiées au semis direct ou aux itinéraires simplifiés, et notamment celles équipées de disques de préparation. Les choses évoluent cependant avec l’arrivée de combinés de semis dotés de cette technologie (lire l’encadré). Des semoirs conçus uniquement pour semer, comme l’Efecta de Bednar ou le Pöttinger Terrasem en version Fertilizer Classic, sont également proposés avec des doubles cuves.

Chez la plupart des constructeurs proposant des multitrémies, les semoirs sont équipés d’une cuve en métal divisible en deux parties. Ces dernières sont modulables grâce à une paroi déplaçable, c’est-à-dire qu’il est possible de faire varier le volume des différentes cuves. Le ratio le plus courant étant 60/40, il peut devenir 70/30, voire 90/10. L’idée est d’adapter la capacité de chaque cuve en fonction du volume nécessaire aux différents produits apportés.

Toujours plus de cuves

La plupart des modèles commercialisés sont simplement équipés d’une double cuve, notamment dans l’idée d’appliquer une fertilisation au semis. Une autre partie du marché tend à augmenter le nombre de trémies. On peut, par exemple, citer l’Avatar d’Horsch ou le Boss de Sly, qui embarquent jusqu’à trois cuves, mais aussi les derniers modèles de Sky équipés de quatre trémies en version Fertisem Pro II. La cuve principale est divisée en deux et deux petites cuves sont rajoutées à l’avant.

Plusieurs points de chute

Pour ces semoirs, une distribution est utilisée pour chaque trémie. Chaque produit est semé à sa propre dose et la distribution est adaptée à la taille et au volume du produit. Pour une majorité de ces semoirs, le transport est pneumatique. Plusieurs possibilités sont présentes sur le marché. Concernant la première solution, l’ensemble des produits, une fois dosés, est mélangé dans un seul conduit. Il est appliqué via une tête de répartition et une descente. Tous les produits sont ainsi semés au même endroit. L’autre solution, c’est de disposer de chemins séparés jusqu’à la mise en terre pour chaque type de produit. Cela implique une ou plusieurs têtes de répartition en plus, ainsi qu’un point de chute propre à chaque trémie. Dans ce système, en plus d’apporter une dose spécifique pour chacun des produits, ces derniers sont placés indépendamment les uns des autres, dans les deux dimensions. Certains constructeurs disposent même d’une solution pour avoir des pressions différentes pour chaque distribution. Le flux d’air est approprié pour chaque produit.

Adapté à l’engrais

La fertilisation au semis est l’une des principales utilisations des doubles cuves. Il n’est donc pas rare que les cuves et les distributions soient adaptées aux produits corrosifs, comme l’engrais solide. La fertilisation au semis est surtout proposée sur les semoirs de type TCS. Les différences entre ces outils résident dans le choix de la solution pour incorporer l’engrais dans le sol. Celui-ci va déterminer la position du granulé par rapport à la graine.

Sur les semoirs équipés d’une rangée de disques de déchaumage pour préparer le sol, l’engrais peut être incorporé au niveau de ces derniers. Il bénéficie alors du flux de terre pour être incorporé. Certaines machines sont munies d’une rangée de coutres équipés d’une descente, destinée à l’incorporation du second produit dans le sol. Celle-ci prend souvent place à la suite des disques de préparation, avant la barre de semis. L’engrais peut également être mélangé avec les semences et est alors incorporé dans l’élément semeur.

Cette solution, bien qu’efficace et économique, peut cependant poser des problèmes de brûlure sur la future plante. Avec certaines barres de semis, il est également possible d’incorporer le second produit à l’arrière du semoir, en dessous ou au-dessus de la ligne de semis mais également entre les rangs.

Une dent pour tout faire

Notons que les doubles trémies ne sont pas réservées aux semoirs à disques. Les modèles à dents disposent également de ce système. Le Sprinter d’Horsch ou le semoir Morris sont, par exemple, munis d’une double cuve. Chez ces constructeurs, les deux produits possèdent leur propre circuit mais sont conduits vers le même élément. C’est le soc qui va gérer les deux produits en les faisant sortir à deux endroits et deux placements différents.