« Depuis quelques saisons, on ne sait plus à quelle météo s’attendre », avance Thomas Perin, l’un des trois associés de la SARL Agrisphere située à Mouilly, dans la Meuse. Voulant réduire l’impact de la météo sur les récoltes de tournesols, Thomas et ses collègues ont investi dans un séchoir mobile Strahl TurboDry de Les Mergers.

Sécher pour mieux stocker

Cela fait quelques années que Thomas et ses associés réfléchissent à une solution pour sécher la récolte de leurs 100 hectares de tournesol. Principalement animé par une volonté de mieux stocker le grain et le vendre à un meilleur prix, le choix de l’exploitation s’est dans un premier temps porté sur un nouveau bâtiment de stockage, avec une aire de séchage intégrée. « Jusque-là, nous séchions notre récolte à la coopérative, ce qui entraînait des frais importants et réduisait fortement notre marge. C’est pour cela que nous voulions internaliser le séchage, sans compter le gain de flexibilité puisque nous ne dépendrions plus d’un planning externe. Si le projet du bâtiment complet se trouvait être parfait dans l’utilisation, le tarif nous a refroidis en arrivant à des sommes vertigineuses », explique Thomas.

Un cône central occupe une partie du volule de la trémie. Il s'agit du brûleur. C'est à cet endroit que le grain est chauffé. (©  Louis Duval/GFA)

Face à ces devis trop élevés, les associés ont cherché une alternative : « Nous avons vu un séchoir mobile sur un salon. Il semblait être la solution pour le séchage sans demander un investissement énorme. » Plusieurs mois après, un séchoir mobile de 33 m³ est arrivé dans la cour, en kit. « Nous avons dû monter entièrement la machine, ce qui a été un peu une surprise. Le constructeur avait envoyé deux agents pour nous aider, mais il a quand même fallu une semaine pour que le séchoir soit opérationnel. »

Rapide et autonome

À première vue, le TurboDry est relativement simple. Cependant, sa particularité mobile lui impose de respecter le gabarit routier. Il doit donc se déplier avant de commencer le travail : « Je place la machine sur une surface plane et je la mets de niveau à l’aide des pieds à chaque coin et des niveaux à bulles sur le châssis. Ensuite, je déplie la colonne à l’aide d’une manivelle entraînant des câbles qui font coulisser la partie haute du silo. Enfin, c’est le bac de réception que je mets en place en l’abaissant sur le sol. » Le séchoir est alors opérationnel et prêt à l’emploi.

Le tableau de commande est simple. Il permet de fixer les cycles de chauffage en fonction des grains traités. (©  Louis Duval/GFA)

Le chargement est rapide et s’effectue en une quinzaine de minutes. La remorque se positionne vers le bac de réception et y déverse la récolte. Une vis sans fin se trouvant au fond fait transiter les graines vers le silo tour. « Nous avons choisi la version de 33 m³ car cela permet de sécher une benne pleine. »

La durée du séchage varie beaucoup en fonction de l’humidité de la récolte à l’entrée et celle voulue à la sortie. « Pour du tournesol à 20 % d’humidité à l’entrée et pour objectif 9 %, je mets environ 4 heures de séchage, ce qui est raisonnable. Cela nous permet de diviser par 3 les frais par rapport au séchage à la coopérative, malgré la consommation de carburant du tracteur qui actionne la machine par prise de force et le fioul brûlé. Pendant le cycle, le grain est remué de haut en bas avec la colonne centrale et décollé de la paroi avec une hélice. »

Lorsque le séchage est terminé, Thomas ouvre la guillotine en hauteur pour que le grain s'écoule dans la benne. (©  Louis Duval/GFA)

Une fois l’objectif atteint, la machine continue le mouvement en stoppant la flamme. « Je place alors la remorque sous la buse en hauteur et ouvre la trappe guillotine. La récolte tombe ainsi dans la remorque et je peux aller la stocker en attendant que les prix augmentent ».