Installé à Longeville-sur-Mer en Vendée, Christophe Bartheau est associé avec ses frères Denis et Joël, ainsi que Lucas son neveu sur une exploitation mixte (céréales et vaches allaitantes), couplée à une ETA qui propose travail du sol, semis, récolte et pressage. Très inventif et aimant travailler l’acier, il construit régulièrement avec son neveu et un salarié, des outils spécifiques pour répondre aux besoins du quotidien de la ferme ou de l’entreprise. Voici détaillées trois de leurs réalisations.

Un chariot et un rack pour interchanger et stocker les chappes d’attelage

Piton ou boule ? Comme sur beaucoup d’exploitations, plusieurs systèmes d’attelage cohabitent chez les Bartheau, et les tracteurs sont souvent achetés avec ces deux types de chappes qu’il faut régulièrement interchanger. Mais, problème bien connu des chauffeurs, une chappe pèse selon les modèles entre 40 et 65 kg. « Il faut être deux, voire trois, pour réaliser l’opération, parfois dans des conditions de sécurité très limites, commente Christophe. Ce type de situation nous a poussés à fabriquer un chariot afin de déplacer les chappes sans effort. Désormais, une seule personne peut le faire. »

Ce chariot est porté sur trois roulettes qui peuvent se bloquer. Il est conçu comme une table élévatrice avec un plateau parallèle au sol et monté sur un support en ciseaux. Un vérin double effet est placé sous le plateau. Il est alimenté par une pompe hydraulique manuelle à l’arrière de la table. L’opérateur place le chariot sous la chape et remonte le plateau au maximum. Il retire ensuite les broches sur les côtés et à l’avant, puis il suffit d’abaisser et de reculer le chariot pour emmener le tout. Les associés ont créé une étagère de stockage sur laquelle l’opérateur fait glisser la chappe sans effort depuis le chariot. Pour le remontage, la procédure est inversée.

Une rallonge de fourche pour déplacer les masses de roues

Dans le même souci de travailler en sécurité, l’entrepreneur a imaginé un équipement pour manipuler, sans danger, les masses de roues de 600 kg. Selon les tracteurs, il lui arrive en effet de les monter ou déposer jusqu’à quatre fois par an. Le dispositif ingénieux se place dans une seule fourche lève-palette du chargeur télescopique. Il est doté d’un fourreau fabriqué sur la base d’un fer en U renversé et bouché sur sa face inférieure. Au bout de ce support, les agriculteurs ont soudé un moyeu de roue équipé d’une jante de remorque. Une platine en acier et quatre tubes pleins de 50 mm de section sont également soudés à la jante, ainsi que des renforts en fer plat de 10 mm d’épaisseur. Les quatre tubes sont disposés perpendiculairement à la jante, de manière à entrer dans les encoches qui se trouvent en périphérie des masses de roues. Ainsi, avec le télescopique, il est facile de saisir une masse et de la placer à hauteur, contre la roue du tracteur. Comme le support est monté sur une jante qui tourne, un opérateur au sol peut guider le chauffeur lors de la manœuvre et faire pivoter la masse pour placer les trous de fixation au bon endroit. Il ne reste plus alors qu’à boulonner le tout. « Auparavant, nous faisions comme tout le monde, c’est à dire que nous prenions la masse par le centre, avec la fourche du télescopique, souligne Christophe Bartheau. Mais neuf fois sur dix, les fixations n’étaient pas en face des trous, il fallait donc forcer pour les décaler. La manœuvre était risquée. Grâce à cette rallonge, l’opération est plus simple et plus sécurisée. » Un boulon traversant le fourreau et la fourche du télescopique maintient tout le système en place.

Un parechoc frontal qui sert d’établi au champ

Bien que l’offre de coffres parechoc se soit développée ces dernières années, les associés ne trouvaient pas de modèles répondant à leurs attentes. Ils ont donc construit le leur en tôle de 8 mm d’épaisseur. Leur but était d’avoir une structure résistante, notamment au pressage, car le parechoc sert à pousser les bottes déposées en fourrière en face d’un andain. Sur l’avant, le fond du coffre a une forme de ski, ce qui évite de ramener de la terre. La caisse, très volumineuse, peut contenir plusieurs caisses à outils et des équipements à emmener au champ. Le couvercle est monté sur un vérin électrique et deux lampes à leds de 12 V ont également été fixées à l’intérieur. Grâce à un joint d’étanchéité et à des ressorts au niveau de l’articulation du vérin, le couvercle est parfaitement étanche et la poussière n’entre pas à l’intérieur. Cerise sur le gâteau, il est équipé d’un étau monté sur une glissière. En ouvrant une trappe boulonnée sur le côté avant gauche, l’opérateur le sort du coffre et peut bloquer des pièces pour travailler.