Dans un communiqué paru le 13 janvier 2021, Greenpeace reproche à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, sa position sur les NBT (new breeding techniques, nouvelles techniques de sélection variétale), qu’il a livrée à la presse. Le ministre s’est ainsi dit en faveur des NBT et d’un nouveau cadre réglementaire européen adapté.

Le ministre fait « fi de la réalité scientifique »

« Il se dit en attente de la proposition que doit rendre en mai prochain la Commission européenne, sollicitée par les États membres, sur une potentielle révision de la réglementation en vigueur sur les OGM », détaille Greenpeace.

 

Mais « en réduisant la définition des OGM à la seule technique de la transgenèse, cette déclaration du ministre de l’Agriculture fait fi de la réalité scientifique sur le sujet et adopte tous les éléments de langage du lobby pro-OGM », considère Suzanne Dalle, chargée de campagne pour l’agriculture chez Greenpeace France.

 

Selon elle, « les plantes issues de NBT n’ont rien de naturel et correspondent bien à la définition européenne des OGM ». Et Greenpeace de n’y voir « qu’un renoncement extrêmement dangereux face au lobby incessant des entreprises de l’agrochimie et les semenciers. »

 

L’organisation environnementale considère que « la décision de la Cour de justice européenne (de juillet 2018, NDLR) était claire, et confirmait les avertissements de nombreux scientifiques ayant souligné que l’édition de gènes peut causer des dommages non intentionnels à l’ADN, avec des conséquences inconnues sur l’environnement et la santé ».

« Opposition à tous les OGM »

« Il est urgent que la France recadre la position exprimée par le ministre de l’Agriculture, et maintienne sa position historique d’opposition à tous les OGM, qu’ils soient nouveaux ou anciens », estime Suzanne Dalle.

 

« La réglementation en vigueur existe pour prévenir les dommages et informer les consommateurs sur les aliments qui se retrouvent dans leurs assiettes, ajoute-t-elle. La dissémination de ces nouveaux OGM dans l’environnement sans mesures de sécurité appropriées est illégale et irresponsable. »

La Conf’demande un « démenti formel »

Même son de cloche du côté de la Confédération paysanne. Le syndicat estime dans un communiqué paru le 15 janvier 2020, que la déclaration du ministre de l’Agriculture est « un alignement total sur les positions du lobby semencier qui n’attend qu’une déréglementation totale de toutes les variétés issues de ces nouvelles technologies OGM ».

 

« Julien Denormandie n’ignore pas par ailleurs que la France est actuellement dans l’illégalité pour refuser encore d’appliquer les injonctions que lui impose l’arrêt pris par le Conseil d’État le 7 février 2019, ceci afin d’appliquer en droit français les décisions de la CJUE », interpelle la Confédération Paysanne qui « exige un démenti formel et un rappel à la loi au plus sommet de l’Etat ».