Le jour où Roger Lemoine a posé la première pierre de son bâtiment en 1976, à deux pas du centre-ville de Commercy, dans la Meuse, il ne se doutait pas que, quarante ans plus tard, l’édifice logerait 220 vaches laitières. « Les agrandissements ont été nombreux, précise-t-il. Finalement, nous n’avons jamais connu de vitesse de croisière. »

Dans l’intervalle, l’effectif a triplé. Les associés ont toujours cherché à améliorer le confort de travail et le bien-être des animaux. Aujourd’hui, Roger est à la retraite mais il participe toujours aux réflexions d’aménagements et aide à leur mise en place. Ses enfants (Sylvain, Hervé et Marylène), à la tête de l’EARL avec Marc Jusnot, ont conservé le même principe : fabriquer un maximum d’équipements ou monter les bâtiments eux-mêmes. Les choix techniques réalisés dans les années soixante-dix ont offert de la souplesse aux associés pour les agrandissements. Avec 11 m au faîtage, la stabulation a pu être élargie. « J’avais besoin de cette hauteur au départ car j’avais installé des silos tours à l’intérieur, précise Roger. Ainsi, avec un pont roulant, je pouvais alimenter les animaux facilement. »

Des volets maison

L’aménagement a depuis été abandonné. Le bâtiment mesure aujourd’hui 91 m de long sur 45 de large. « Compte tenu des dimensions, la ventilation n’a pas toujours été optimale », reconnaît Sylvain. Depuis l’installation d’un système de volets autoconstruits sur les longs pans, la circulation de l’air est aujourd’hui satisfaisante. Les volets (3 m de haut sur 1 m de large) sont solidaires entre eux grâce à une tige métallique. Ils sont actionnés par une simple manivelle. « Nous les positionnons en fonction de la direction du vent », souligne Roger. En hiver, ils sont plutôt fermés pour éviter les courants d’air, tandis qu’en été leur position varie davantage pour créer des mouvements d’air. En position fermée, un espace de 2 cm favorise tout de même les échanges avec l’extérieur. Le système est donc efficace en toutes saisons et surtout en été, lorsque les températures sont élevées.

Calme et tranquillité

Autre élément important : la luminosité. Dès l’origine de la construction, Roger a installé des panneaux translucides sur le toit. Il s’est d’ailleurs doté d’une nacelle pour travailler en sécurité. Les volets sur les longs pans laissent aussi entrer la lumière. Les animaux semblent apprécier cette ambiance. « Ils sont toujours calmes, constate Sylvain. L’installation des robots de traite a été favorable à cette tranquillité. » Leurs résultats techniques sont bons, avec une moyenne économique de 10 322 litres par vache.

Les prochains aménagements dans la stabulation concerneront la mise en place de racleurs automatiques pour supprimer le raclage avec le tracteur, gourmand en temps. « Il nous reste à finir de monter les volets sur les pans ouest de la stabulation et à déplacer l’atelier, ajoute Sylvain. Nous réfléchissons aussi à l’amélioration des entrées d’air sur les pignons. »