«Deux fois par semaine, je parcours jusqu’à 200 km sur les contreforts des Cévennes et le plateau ardéchois pour réaliser mes soins de kinésithérapie auprès d’une vingtaine de patients. Certains villages où je me rends sont isolés à plus d’une demi-heure de route des premiers cabinets médicaux. Les accès sont sinueux et escarpés.
En hiver, la neige est souvent au rendez-vous. Il n’est pas rare que je me retrouve coincé dans une congère. Heureusement, j’ai la chance de connaître les numéros de téléphone des paysans du coin. Il y en a toujours un pour m’aider.
Cette tournée, que j’effectue depuis quatorze ans, n’est pas de tout repos, mais elle est essentielle. Si mes collègues et moi ne l’avions pas mise en place en parallèle de nos consultations au cabinet, cela aurait pu être très difficile pour certaines familles. Notre patientèle dans ces secteurs est plutôt âgée et les soins apportés concernent souvent du maintien à domicile.
Main dans la main
Lutter contre les déserts médicaux, c’est combattre contre la désertification territoriale. Cette lutte doit cependant être cohérente. Il ne suffit pas de créer une maison de santé pluridisciplinaire pour attirer de nouveaux médecins.
Il faut également penser aux à-côtés : le logement, la possibilité de trouver un emploi pour le ou la conjoint(e)… Et surtout, il est essentiel de travailler en concertation avec tous les acteurs du territoire, notamment pour ne pas fragiliser les activités des praticiens déjà en place. »