«Dans le cadre de nos essais comparatifs, le pâturage cellulaire (PC) nécessite moins de matériel et de bâtiment qu’en pâturage tournant (PT) », indique Denis Gautier, du Ciirpo-Institut de l’élevage. Les deux techniques sont comparées depuis 2014 sur le site du Mourier, en Haute-Vienne. « Le temps d’astreinte est équivalent sur l’année mais les tâches sont différentes », indique-t-il. La gestion du pâturage atteint 50 % en PC, alors qu’elle est de 15 % en PT. « Lorsque tous nos parcs seront alimentés en eau par le réseau, nous gagnerons encore du temps en PC, estime le responsable. La mise en place du dispositif de clôture, d’abreuvement automatique et de chemins d’accès est essentielle au départ, sinon la technique peut devenir contraignante. »

Davantage d’herbe

La différence de production fourragère entre les deux systèmes n’était pas très significative la première année. L’abondante pluviométrie avait joué en faveur du PT. « Nous étions aussi en phase d’installation du PC, ajoute Denis Gautier. En 2015, les chiffres ne sont pas encore définitifs mais semblent s’inscrire plus largement en faveur du PC. Celui-ci aurait valorisé environ 15 % de biomasse en plus par rapport au PT. « En améliorant notre dispositif, nous espérons 20 à 25 % de plus lors de nos prochains essais », souligne-t-il.

Sur le plan économique, les premiers résultats de 2014 donnent l’avantage au PC. La production d’agneau a atteint 9,8 t/unité de main-d’œuvre, contre 8,3 t/UMO en PT. « Pour 2015, les chiffres semblent s’inverser. La première année, le PT a été handicapé par des résultats de reproduction plus faibles, liés en partie à une moindre productivité. La deuxième année, le PC a subi une prédation des renards importante. « Nous avons dû stopper l’agnelage et la lactation au pâturage, cela montre la limite de la technique, explique-t-il. Mais nous cherchons une parade à mettre en place. »

Enfin, l’empreinte carbone du PC est nettement meilleure que celle du PT. En 2014, cela s’explique par une production d’agneaux supérieure pour le PC, avec un maximum de valorisation de l’herbe sur pied qui implique un rôle du tracteur mineur, puisqu’il n’y a pas besoin de faucher, faner ou de curer le bâtiment...

Les essais continuent. Ils devraient concerner la gestion du parasitisme et le bien-être animal.

(1) Centre interrégional d’Information et de recherche en production ovine.

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Herbe : Le pâturage dynamique pour doper la pousse