« L’augmentation du niveau mondial des importations encouragée par la croissance démographique ainsi que la hausse des revenus va conduire à une consommation de produits laitiers plus importante d’ici à 2030. L’Europe et la Nouvelle-Zélande vont être les deux principaux bassins d’exportation », prédit le rapport publié par la Commission européenne.
Production et demande mondiale à la hausse
Les principaux pays importateurs devraient être les mêmes qu’aujourd’hui. L’Afrique et le Japon devraient notamment augmenter leur consommation de produits laitiers de plus d’un tiers d’ici à 12 ans. De son côté, la Chine gardera sans doute son statut de premier bassin importateur.
Pour accompagner cette hausse généralisée de la demande, la production laitière mondiale est estimée à plus de mille milliards de tonnes en 2030, soit une augmentation annuelle estimée à 15 millions de litres. L’Europe devrait assurer environ 8,5 % de cette hausse, devant les États-Unis et la Nouvelle-Zélande.
Le nombre de vaches laitières devrait diminuer et se stabiliser autour des 22 millions de têtes sur la prochaine décennie en Europe avec une production moyenne à la hausse évaluée à 8 240 kg par vache et par an (+17 % par rapport à 2017).
D’après les prévisions, l’Europe devrait pouvoir satisfaire 35 % de la demande en produits laitiers en 2030 grâce à une hausse annuelle des exportations de 2 % en volume et de 4 % en valeur (davantage de produits à forte valeur ajoutée).
Il est également à noter que la hausse de la demande s’accompagnera encore plus fortement de considérations sociétales (bien-être animal, pâturage) et environnementales (empreinte écologique). Ainsi, le rapport prévoit un passage de 3 % de lait bio collecté en Europe à plus de 10 % en 2030.
Fromages, beurre et poudre de lait écrémé
L’Union européenne assure aujourd’hui 34 % des exportations mondiales de fromages et devrait atteindre les 40 % en 2030. Concernant le beurre, l’Europe devrait se maintenir à la deuxième place derrière la Nouvelle-Zélande avec 23 % des exportations.
La Commission européenne prévoit une baisse du cours du beurre autour de 4 000 € la tonne, soit plus de 1 000 € en dessous des valeurs actuelles. L’Europe devrait également rester, avec les États-Unis, le plus important bassin exportateur de poudre de lait écrémé avec une hausse de la production estimée à 18 % par rapport à 2018.
Prix du lait
À court terme, l’écoulement des stocks européens de poudre de lait en 2019, le maintien du cours du beurre à des valeurs élevées à cause de la baisse de la production et de la carence en matières grasses, ainsi que le dynamisme de la demande sont autant de facteurs en faveur de la stabilisation voir de l’augmentation du prix de lait payé au producteur en Europe.
La hausse attendue de la demande mondiale, et notamment en ce qui concerne les produits à haute valeur ajoutée, devrait tirer le prix du lait à la hausse et approcher les 400 €/1 000 litres en 2030, voire les dépasser en Europe.