600 sympathisants, éleveurs, artisans bouchers charcutiers, élus locaux ou consommateurs se sont retrouvés devant l’abattoir Guy Harang, de Houdan (Yvelines), pour contrer la manifestation initialement prévue par 269 Libération animale. La branche activiste du mouvement végan organisait du 26 au 27 septembre 2018, la troisième édition de la « nuit debout et révoltée devant les abattoirs » un peu partout en France.

S’élever contre la violence des végans

Dans les Yvelines, 48 heures avant cette « nuit debout et révoltée devant les abattoirs », le préfet a rendu un arrêté portant interdiction du rassemblement pour motifs de radicalisme et discours violent. Quatre-vingts agents des forces mobiles ont été déployés pour interpeller les militants qui auraient bravé l’interdiction.

« Végétarien ne veut pas dire antispéciste, défend François Lecoq, agriculteur yvelinois et fondateur du mouvement “Copains comme cochons”. Et c’est bien contre la violence des actions menées par le mouvement 269 Libération animale que nous nous élevons, pour défendre notre liberté de se vêtir et de manger. »

Le dernier abattoir de l’Île-de-France

C’est ce mouvement « Copains comme cochons » qui est à l’origine de l’appel à contre-manifester ce mercredi 26 septembre 2018 devant l’abattoir Guy Harang, de Houdan. Il a été créé voilà deux ans pour soutenir le dernier abattoir de l’Île-de-France lorsque l’association L214 a pénétré les locaux, le collectif se veut festif et pacifique.

« Nous nous rendons bien compte aujourd’hui que les actions directes se poursuivent, reprend François Lecoq. Ces jeunes veulent faire passer leurs idées au mépris de toutes les règles de vie en société. Ils sont extrémistes. » Si les militants végans s’attaquaient plutôt aux élevages et aux abattoirs, ce sont désormais les commerces de bouche qui sont visés.

Au début de septembre, une fromagerie et un boucher charcutier de Saint-Arnoult ont été pris pour cible avec des dégâts considérables et des artisans qui vont le payer de leur chiffre d’affaires. « Par ces actions violentes, les quelques végans radicalisés créent la psychose et c’est toute la filière qui a peur et qui se sent démunie », ajoute l’agriculteur, qui « craint que tout cela finisse mal ».

P. Bourdois