« L’AOP, un concept moderne qui répond aux attentes sociales. » Tel est l’intitulé du colloque organisé dans le cadre de cette assemblée générale. « Si la confiance des Français envers les éleveurs laitiers est sur la pente descendante, les appellations d’origine protégées (AOP) sont bien positionnées sur des valeurs importantes aux yeux des consommateurs : tradition, savoir-faire et origine », analyse Noëlle Paolo, de l’Ocha (1).

« Pour le consommateur, il y a de la confiance envers les signes officiels de qualité, et de la défiance à l’égard de la production conventionnelle », renchérit Dominique Verneau, qui coprésidait l’atelier 1 des États-généraux de l’alimentation (2). Malgré la bonne cote des AOP auprès du grand public, « nos pratiques sont interpellées », avertit Michel Lacoste, président du Cnaol.

« Renforcer les cahiers des charges »

Au cœur des débats se trouve l’utilisation des OGM dans l’alimentation des cheptels. « Aujourd’hui, 65 % des organismes de gestion d’AOP garantissent une alimentation sans OGM. Mais peut-on vraiment communiquer là-dessus ? » s’interroge Michel Lacoste.

Dominique Chambon, vice-président du Cnaol, estime que « certaines pratiques comme le pâturage sont à adapter, territoire par territoire. Les cahiers des charges se sont enrichis au fil des années, et nous devons continuer à les renforcer. » Pour ce faire, Michel Lacoste en appelle à « un raccourcissement des délais de révision des cahiers des charges auprès de l’Inao (3) ».

Communiquer davantage

« Nous devons poursuivre notre collaboration avec le Cniel (4), mais également avec certaines ONG, qui sont aujourd’hui de véritables porteurs de voix », affirme le président du Cnaol, à l’image de l’AOP Époisses, venue présenter son partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux pour la promotion de la biodiversité sur son territoire.

Dominique Chambon insiste également sur la nécessité d’un nouveau logo AOP, qui doit être « plus fédérateur pour être plus largement démocratisé ». Enfin, pour l’année 2018, Michel Lacoste annonce dans le cadre des journées du patrimoine l’organisation d’une « fête des crèmes, beurres et fromages AOP » à Paris, en partenariat avec le Cniel.

V. Gu.

(1) Observatoire du Cniel des habitudes alimentaires.

(2) Atelier intitulé « Mieux répondre aux attentes des consommateurs en termes de qualités nutritionnelles et environnementales, d’ancrage territorial, de bien-être animal et d’innovations ».

(3) Institut national de l’origine et de la qualité.

(4) Centre national interprofessionnel de l’économie laitière.